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Blanche-Neige
Elle avait une peau diaphane. Elle avait des cheveux noirs. Elle avait des lèvres rouges. Elle avait la peau immaculée de la neige, celle qui tombe en doux flocons dans le ciel, encore pure parce qu’elle n’a pas touché la terre. Ses cheveux étaient de la sombre couleur de l’ébène, ce bois précieux dont on taille le cœur pour créer la beauté, alors immortifiée en statue. Et ses lèvres… elles étaient rouges, rouges du sang versé sur les champs de bataille, rouge du sang qui monte aux joues lorsqu’on aperçoit la beauté. Elle s’appelait Blanche-Neige.
Elle ne savait pas encore, en naissant, que sa beauté causerait sa mort. Elle était alors tout ce qu’il y a de plus innocent et contemplait le monde avec des yeux nouveaux et rieurs. On dit que sa mère versa trois gouttes de sang dans l’espoir d’avoir un enfant. Son souhait fut exaucé mais le destin cruel lui reprit ce qu’elle avait donné, elle mourut en donnant la vie. Ainsi naquit Blanche-neige, dont le sacrifice de sa mère avait lié sa beauté à l’irrémédiable mort. Le roi, son père, se remaria avec une femme dont la beauté n’avait d’égale que sa cruauté. Elle convoitait la fraiche jeunesse de Blanche et jalousait sa beauté. Cherchant par tous les moyens à se l’accaparer. Mais là n’est pas l’entier de l’histoire, et pour la comprendre il faut remonter bien des années auparavant, alors que Blanche n’était qu’une enfant et moi, un simple fils de laquais, dont le monde ne tournait qu’autour d’elle.