Cyrus ☯ Guang
☯ Orsien ☯ Moine ☯ 29 ans ☯ Sur la butte ☯ Avec Jaz et Lùriël ☯
Est-ce vraiment étonnant qu'il ne nous croit pas ? Aucun de nous deux n'est vraiment convaincant, et nos arguments peu valides n'arrangent en rien le mensonge. Je ne dirais pas que Lùriël est maladroite dans ses propos, c'est bien moi qui ai oublié de justifier la présence de Tek - j'ai tant l'habitude de le connaître que parfois j'en oublie qu'il n'est pas Orsien et ne le sera jamais réellement.
L'hypothèse de révéler la vérité me revient à l'esprit, sans que je sache réellement quoi en penser. D'un côté, cela à l'avantage que les propos que Lùriël et moi par la suite tiendront la route sans concertation au préalable, de l'autre cela serait nous mettre en position de vulnérabilité, car dès lors ils sauraient la raison de notre présence ici alors que nous ignorons leurs motivations précises et leurs potentielles réactions le cas échéant. A mes yeux, ce serait prendre trop de risques d'annoncer la véritable raison de notre présence à deux roturiers véliens rencontrer en marge du pays, sans l'approbation de Ruvie ou avant d'en savoir plus sur eux.
Pour autant, je me retrouve actuellement dans une impasse. Ou je poursuis le mensonge, ce qui risquerait d'embrouiller encore plus mon jeune camarade et ne pas s'attirer son capital sympathie, ou je brouille les pistes en changeant de sujet de tout au tout. La seconde option a de forte chance d'amener à une forte méfiance du Vélien. Je pourrais simplement synthétiser le tout et passer du coq à l'âne, en espérant que l'innocence et les maladresses de Lùriël pourront permettre de gagner sa confiance et lui faire oublier l'idée que l'on pourrait amener une nouvelle du menace sur son clan, plus encore que celle d'un potentiel élargissement de guerre et de fronts.
- Nous sommes effectivement des scientifiques, et je te demande de nous pardonner pour cette mésentente, en tant qu'homme et femmes de sciences, nous sommes en général peu doués pour les discussions orales, déclaré-je posément afin qu'il enregistre bien chaque mot, comprenant bien que la présence d'un soleil brûlant ne devait pas faciliter une bonne concentration.Ce que nous voulions dire par "un message à délivrer à Bosle", c'est que les recherches que nous menons ne servent pas pour la guerre entre Aphesas et Calpe, ou, du moins, que leur but premier n'est pas celui-ci. Or, comme votre clan n'est pas en guerre, nous ne pouvons pas nous permettre impunément de récolter des informations sur votre fonctionnement, cela pourrait passer pour un acte d'espionnage, et nous ne sommes pas des espions ; c'est bien pour cela qu'il nous faut l'accord de votre chef afin d'effectuer ces recherches, d'autant plus qu'il peut nous donner accès aux manuscrits et anciens artéfacts véliens.
Je marque une pause, mesurant à quel point ce monologue ne l'aide peut-être pas. Trop tard pour revenir en arrière ou pour tenter une réexplication, cela ne ferait que l'embrouiller encore plus et augmenter sa méfiance car je ne saurais pas rester cohérent dans mes propres propos, là est le problème du mensonge. Cependant, il est temps d'appliquer la deuxième partie de mon plan mental, celui d'amener l'autre part du sujet : je me tourne vers Lùriël, qui me lance un petit sourire enfantin.
- Avant de leur demander s'ils peuvent nous guider jusqu'à Bosle, il faudrait peut-être déjà savoir si cela ne les dérange pas et si la capitale se trouve sur leur route, Lùriël, expliqué-je comme si Jaz ne me voyait pas, tentant du mieux possible de faire comme si de rien était, avant de me tourner vers le jeune homme. Néanmoins, ma camarade dit vrai, nous ne connaissons pas avec certitude le chemin. Bosle est-il sur votre route ou avez-vous à faire ailleurs ?
D'un côté, j'aurais réellement préféré ne croiser personne, cela aurait évité toute cette mascarade. De l'autre, s'il s'avère que les deux Véliens sont dignes de confiance, ils peuvent nous assurer protection et reconnaissance jusqu'à Bosle : accompagné de membres de leur clan, personne ne se méfierait de nous et ne nous prendrait pour des membres de l'armée. Et s'il l'autre Vélien, le plus grand des deux, parvient à soigner Tek, peut-être que je pourrais envisager l'idée de ne plus être méfiant - sans pour autant octroyer ma confiance, que je ne donne pas si facilement.