Les chasseurs vivent la nuit - The hunter's submission

[Missouille_Roro]

Update
Bonjour! J'espère que tu vas bien ! Je voulais partager ici mon histoire, mon beau petit chantier de construction. J'essaie d'y travailler chaque jour, pour atteindre mon rêve de terminer une histoire que j'ai en tête.
Voici le synopsis :

Dans un monde parallèle, les vampires et les humains essaient de vivre en société. Une guerre politique s'est formée entre différentes régions du monde, débattant de la liberté et des droits de chacun.
Isaac est né d'une famille de chasseur. Avec son clan, ils font respectés les lois sévères de son districts, tuant les malfrats sanguinaires qui se nourrissent de sang humain sans suivre les protocoles strictes.
Or Isaac est partagé entre suivre son entreprise familiale et son attirance pour les vampires. Jusqu'au jour où il se fait capturer par l'un des plus redoutables d'entre eux.

Je viens d'apprendre à mettre les chapitres ici! Yaaay!

PROLOGUE
CHAPITRE 1
CHAPITRE 2
CHAPITRE 3
CHAPITRE 4
CHAPITRE 5
CHAPITRE 6
CHAPITRE 7

[elohane]

Hey ! J'ai hâte de lire ce chapitre !

[Missouille_Roro]

Yes!! J'espère que tu vas aimer! Est-ce que c'est bon même si c'est sur Wattpad? Dis moi si tu as des commentaires

[Missouille_Roro]

PROLOGUE [/anchor]

Scène à caractère sexuel, lecture à vos risques et périls

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N'ayant plus de force, il se laissa aller dans ses larges menottes reliées au plafond, elles l'obligeaient à rester debout. Il était tiré inlassablement vers le haut, ses pieds touchant à peine le sol.

La pièce était grande, constituée de murs en vielle brique et d'un parquet miteux. Seule une haute poutre de bois vraisemblablement solide traversait la pièce, là où les chaines étaient rattachées par un crochet. Elles cliquetaient quand il bougeait, tourmenté par le fouet que l'autre tenait entre ses mains. Il releva la tête en gémissant sous la douleur.

« Encore... » demanda-t-il malgré tout.

« Mais un peu plus bas s'il te plait. » Le souffle court, il se mordit les lèvres en retenant son cri quand le fouet retomba à l'orée de ses fesses nues.

« Merci... maitre. » souffla-t-il avec une voix rauque, enivré par la situation. Le jeu durait depuis plus d'une heure déjà, il commençait à fatiguer. Une larme roulait sur sa joue, son visage se crispait, et cette fois-ci il ne put retenir son cri quand le fouet claqua à nouveau dans son dos.

Sans qu'il ne le voit, l'autre s'approchait doucement. Il avait déposé son arme sur le sol et il récupérait une pommade dans son sac, qu'il laissa couler dans ses mains. Le soumis ne voyait pas ce qu'il se passait, et lâcha un gémissement mêlé de surprise et de satisfaction quand l'autre enduit son dos avec de la crème réparatrice froide. Avec précaution, il glissa ses mains sur ce corps, marqué par les coups de fouets, tatouages et autres cicatrices, ce corps blessé de multiples façons, ce qui rendait le tout incroyablement esthétique. Il savourait de passer la crème sur le dos de son soumis, le caressant tendrement, faisant pénétrer l'onguent.

Celui-ci appréciait ces caresses, qui s'étendaient désormais sur son torse. L'autre l'enlaça de derrière, et embrassa tendrement son cou. Il lui léchait ensuite le lobe de l'oreille, le mordillait, tout en attrapant délicatement ses tétons avec ses doigts fermes. Les chaines tintèrent, balancées sous le mouvement du soumis qui essayait de s'enfuir de cette délicieuse étreinte. Elle était si délicieuse qu'elle en devenait douloureuse, pratiquement honteuse.

Mais l'autre le savait, et il jouait de ça, ne lui laissant aucuns moyens de partir. Il suçait maintenant son cou.

Le prisonnier criait presque, des larmes de douleur roulaient sur ses joues. Mais avant de vraiment pouvoir se plaindre, l'autre relâcha la pression et glissa ses doigts sur sa bouche.

"Suce." Ordonna-t-il simplement, pendant que le soumis se prit de lui sucer langoureusement les doigts.

"Est-ce que tu en veux encore?" Demanda-t-il doucement. Il retira ses doigts, qui glissaient alors tout le long de son dos, se dirigeant lentement, mais surement, vers l'entrejambe.

Le soumis hésita pendant quelques secondes, trop occupé à frissonner sous la caresse. N'entendant pas de réponse, l'autre mit fin à son étreinte et s'en alla à l'autre bout de la pièce. Il fit rouler la chaine dans un tintement sonore, pour que le prisonnier puisse s'allonger de tout son long par terre sur une simple couverture de laine.

Celui-ci, les mains toujours liées entre elles, savoura la tension qui s'était relâchée, et pu s'étirer. Son maitre se rapprocha, et l'embrassa langoureusement. Il lui attrapa soudainement le cou.

"Je t'ai posé une question." Susurra-t-il.

"Oui..." Dit alors le soumis, la respiration difficile.

"Oui quoi?

- Oui j'en veux encore." Il reprit sa respiration, et sous le regard sévère de l'autre ajouta :

"S'il vous plait maitre, j'en veux encore." Sans plus attendre, celui-ci embrassa chaque morceau de peau qu'il trouvait, tout en descendant jusqu'à son entrejambe. Il le suçait alors sans plus de préliminaires.

Le soumis ne put retenir un râle de plaisir, chaque muscle tendu sous ces caresses continues. Excité au plus au point, sous les coups de langue experts de son maitre, il jouit soudainement, et cria.

Son corps ne se détendit que quelques secondes plus tard. Les deux étaient encore secoués par le plaisir qu'ils venaient d'éprouver. Ils sortaient de leur rôle peu à peu, lui reprenait ses esprits, les bras, le dos, son entrejambe encore sous le choc de la séance, quand l'autre le libéra complètement des menottes et l'aidait doucement à se détendre, en l'enlaçant tendrement.

« Comment tu te sens? » demandait-il.

« Vraiment apaisé... et fatigué. » Dit le soumis dans un soupire de satisfaction après un silence.

« Et toi?

- Très bien, j'ai vraiment aimé ça. » Répondit l'autre. Ils s'embrassèrent doucement, entremêlant leur langue ensemble, se caressant mutuellement les lèvres.

Le couple ne dit alors plus rien, se reposant dans un calme silence seulement perturbé par leur souffle. Ils ne ressentaient pas l'urgence de profiter de ce beau moment. Ils le vivaient simplement, persuadés que cette situation se reproduirait quand l'un des deux craquerait, incapable de se retenir plus longtemps, malgré la honte et la morale qui constituaient chacun d'entre eux et leur dictaient de ne plus se revoir.

Mais ça ne se reproduirait plus jamais, car cette histoire n'est pas à propos d'eux, malgré que le soumis, avec la force qui émanait de lui, vous obligerait volontiers à croire le contraire.



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Voici un avant-goût de l'histoire, j'espère que ça vous plait!

C'est la première fois que je publie et j'ai vraiment hâte de la partager avec vous. Si vous avez des commentaires, questions, revendications, je vous en prie, dites les moi!

[Missouille_Roro]

CHAPITRE 1

Méticuleusement il attacha l'étui autour de son mollet. Isaac était assis sur son lit défait, nu. La lumière du soir d'été filtrait par la fenêtre ouverte, les rideaux blancs volaient au vent devant lui sans qu'il ne s'en aperçoive, trop concentré sur l'attache qui ne fonctionnait pas. Ses tatouages, des œuvres d'arts qui semblaient raconter une multitude d'histoires, s'entrelaçaient sur ses deux bras, ses épaules et le haut de son dos, et se confondaient avec les cicatrices qui ornaient sa peau pâle.

Une fois l'étui du poignard attaché autour du mollet, il enfila un caleçon, des chaussettes, et un tee-shirt noir. Il réfléchissait à quel pantalon mettre en hésitant avec les quatre roulés en boule sur le parquet de sa chambre, entre les livres, le sac à moitié défait, et verres d'eau posés près de son lit. Il se retrouvait dans son bazar, et opta pour le plus confortable. Il le défroissa du mieux qu'il put, et le secoua à peu près avant de l'enfiler.

Isaac le remonta jusqu'à son genou pour placer sa lame sur l'étui de cuire. Il s'assura qu'elle était facilement accessible s'il devait s'en servir, et par exemple ne pas se retrouver avec un jean slim trop serré qui lui coupait le sang, qui ne pourrait pas remonter au-dessus de sa cheville, et donc se retrouver avec une arme inutilisable dans un moment critique.

Il regarda sous son lit, et attrapa un harnais de cuir fait sur mesure qu'il enfilait par-dessus son tee-shirt. Il soulignait sa poitrine, ses omoplates et ses épaules. Il y plaça son pistolet, et deux autres poignards accessibles dans son dos et sur sa poitrine. Il bougea ses épaules et ses bras pour s'assurer qu'il ne serait pas gêné par son attirail. Finalement il enfila ses bottines de cuire qui trainaient derrière les rideaux, et ramassa sa veste avant de sortir de la chambre.

L'appartement était très grand, il prenait le dernier étage de l'immeuble au complet, et avait un accès direct sur le toit, aménagé en une grande terrasse. Cela aurait pu être agréable, voire luxueux, si le parquet de chaque pièce avait été refait, et si on avait posé du papier peint sur les murs de béton gris défraichis. Les fenêtres se bloquaient avant de pouvoir s'ouvrir totalement, les portes grinçaient et gonflaient avec l'humidité de l'été, le froid passait par les embrasures et les fissures du toit, et le plafond, très haut et mal insonorisé amplifiait n'importe quelles conversations chuchotées.
Personne n'avait pris de son temps pour décorer l'espace, et malgré tout, avec les années, l'identité des propriétaires résonnait dans les meubles achetés d'occasions et dépareillés, les affiches de films étranges et inconnus mal accrochées sur les murs, dans la vaisselle ébréchée de couleurs incongrues et les rideaux blancs qui laissaient filtrer la lumière comme s'ils étaient une vitre de textiles. Leur odeur embaumait la pièce, un mélange de renfermé et de pâtisseries de qualité.

Ainsi, l'appartement était accueillant, bien placé, proche du centre de la ville, assez loin pour ne pas avoir le bruit de la circulation et assez proches pour ne pas vivre dans une banlieue familiale, discret car il se trouvait au dernier étage avec leur propre entrée -un monte-charge jamais utilisé par les autres-, et aucun voisin n'essayait de les déranger.

Les propriétaires en héritèrent après la mort de leurs parents. Autrefois, ils vivaient dans une belle maison de campagne à trois heures de route. L'appartement servait comme studio photo en location, soit un revenu agréable pour le père et la mère, passionnés de photographie. Après leur mort, ce studio devint une trop grosse charge mentale pour les deux fils endettés et endeuillés.

Johi, le plus grand des deux descendants, avait fini par reprendre la tête de l'entreprise familiale. Lorsque que celle-ci eût besoin d'un nouveau QG, ils décidèrent de reprendre l'endroit et d'en faire leur propre espace pour organiser leur travail confidentiel, commandité par le gouvernement. Croulant sous les missions, ils finirent par habiter sur place et se débarrasser de la maison.

Ce jour-là dans le salon, à l'habitude, une dizaine de personnes bavardaient sur les fauteuils et canapés, prévu pour accueillir deux fois ce nombre. Isaac salua tout le monde avant de s'enfoncer à sa place favorite, un fauteuil défoncé très moelleux, dont ses fesses avaient formé un trou dans la mousse au fil des années. Il attrapa un des muffins posés sur la table basse pour le mâchouiller en suivant la conversation actuelle.

C'était un groupe de Chasseur.e.s hétéroclite, âgés entre vingt et cinquante ans, savouraient un petit déjeuner tardif en commentant le bon choix d'utilisation de la farine de seigle à la place de la farine de blé dans la confection des muffins, alors que quelques heures auparavant, ils combattaient des Monstres, le corps à moitié couvert de sang qui n'était pas le leur.

Se servant une tasse de café, Isaac soupirait de satisfaction. Il était détendu. C'était une belle soirée. Il était rare qu'il savoure la vie et l'instant présent de cette manière. Il sirotait sa boisson en souriant. Parce que la veille lui, il n'avait pas travaillé. Non, il avait baisé. Pour la première fois depuis un mois il avait trouvé un moment pour lui et son Ami. Et ils avaient les deux pris leur pied.

Le monte-charge grinça quand ses passagers ouvrirent la porte pour accéder à l'appartement. Cinq chasseur.e.s sortirent, et furent salués par le groupe. Isaac regarda autour de lui, ils étaient tous là pour commencer la réunion, seul manquait son frère, toujours dans sa chambre.

Les murs de l'appartement étaient hauts de plusieurs mètres, et la chambre de Johi se trouvait dans la mezzanine du salon. Comme toutes les autres pièces, ils avaient rajouté des murs sur mesure, faits quasiment de carton, pour se créer plusieurs espaces privés. La chambre, qui lui servait aussi de bureau, était similaire à une grotte pour Isaac, un lieu sombre, gardé par une bête féroce qui pouvait vous égorger sans scrupules si on ne vous invitait pas à y entrer.

Johi sortait finalement de sa chambre, il ne semblait pas avoir dormit depuis une décennie. Des marques de stress creusaient ses joues, coloraient le dessous de ses yeux. Ses cheveux emmêlés sur le dessus de son crâne se teintaient peu à peu de gris, tout comme sa barbe de trois-jours mal rasée. Il avait pris dix ans en un mois après avoir reçu sa promotion imprévue il y avait environ cinq ans, comme président du clan.

Malgré les rides et sa mine sérieuse, en un regard n'importe qui aurait pu dire qu'Isaac et lui étaient frères. Avec leurs visages très similaire, seul changeait leur taille et la couleur de leurs cheveux. On en aurait dit des faux jumeaux, qui pourraient facilement se faire passer pour l'un et l'autre.

Mais dès que l'un s'exprimait, l'autre ne pouvait s'empêcher de penser différemment.

Isaac excellait dans les combats, chaque parcelle de son corps semblait indestructible, agile, féroce. Johi maniait les stratégies comme s'il créait une salade composée, il ajoutait des ingrédients secrets qui rendaient les missions uniques, mais toujours avec un résultat savoureux. Leurs différences en faisaient une équipe redoutable.

Le gouvernement de leur région se reposait sur eux dès qu'une menace planait. Ils tuaient à souhait, combattaient ceux qui osaient les contredire, pris par la grande mission de sauver l'humanité du fléau qui les menaçaient tel des nuages noirs planant dans un ciel bleu.

Johi claquait bruyamment la porte de son bureau-chambre et descendait en vitesse les escaliers qui menaient au salon. Le groupe de chasseur.e.s s'était tut et regroupé autour de la table basse. Le chef portait quelques documents qui lâcha avec force au centre du groupe. Il semblait en colère, et pourtant la première chose qu'il dit fut un compliment.

"Bravo, la mission d'hier a été une réussite. Les trois vampires ont été inculpés ce matin même. Sans vous, ils auraient pu faire bien plus de victimes." Le groupe applaudi l'équipe des quatre chasseur.e.s, qui avait réussi à arrêter les trois monstres. Benji, Théo, Kassandra et Arthur se tenaient debout dans un coin de la pièce, et se congratulaient de leur travail par de grandes tapes dans le dos et câlins maladroits.

Benji était le bras droit d'Isaac, bientôt il serait chef de sa propre équipe, s'il continuait de terminer ses missions avec autant de succès. La génétique de chasseur creusait la différence avec les humains qui rejoignaient leurs rangs pour combattre leur ennemi commun, ils avaient des facilités que les autres ne pourraient jamais suivre, et pourtant Benji était très prometteur.
Isaac et lui avaient vingt-quatre ans. Ils étaient amis depuis leur primaire et s'étaient toujours entrainés ensemble. Il avait rejoint la famille des chasseurs depuis douze ans.

Benji aussi était tatoué, mais de la tête au pied, de derrière son oreille gauche au talon de son pied droit. Par tradition, chaque chasseur.e.s se faisaient tatouer une arbalète. Celle d'Isaac était sur son omoplate, celle de Benji dans son cou, Kassandra sur l'entièreté de son mollet. C'était le premier tatouage qu'Isaac avait eût, à quatorze ans pour son anniversaire. Béa une chasseuse dans la cinquantaine dessina cet emblème avec précaution pendant plusieurs heures. Au fil des années, il fallut le retoucher à mesure que les muscles d'Isaac se développaient.

Benji avait les cheveux un peu longs, toujours plaqués en arrière, lui donnant un air de rockstar dans les bars, et de beauf dans la rue. Il avait toujours un sourire qui pendait à ses lèvres, amusé dans des situations banales. Ici, il riait à cœur joie devant Isaac, qui faisait semblant d'avoir chaud en secouant frénétiquement sa main devant son visage tellement le succès de son ami était grand.

"Mais on a un autre problème." Johi croisa les bras et prit un air solennel pendant que le groupe se taisait peu à peu.

"Une source suspecte qu'un marché noir est en train de s'installer dans la région." Il regarda l'assemblé.

"Un marché d'esclaves si je puis être plus précis." Rajouta-t-il. Le silence pesait, tout le monde analysait l'information pendant qu'une colère froide s'installait. Ils attendaient la marche à suivre.

"Des vampires captureraient des humains un peu partout et les revendraient à leurs amis pour avoir des sources de sang plus... accessibles. Apparemment ce marché a pris place dans plusieurs autres, ils essaient maintenant de s'emparer de la nôtre. " Johi marqua une pause.

"Notre source semble digne de confiance, mais il faut aller vérifier cette information avant de dire quoi que ce soit au gouvernement. "

Il s'adressa directement à son frère :

"Isaac, forme une équipe, il faut aller vérifier le Inn Magnifique, à la sortie de la ville." Johi sortait des plans du bâtiment et des photos de ses pochettes à mesure qu'il expliquait la situation. Isaac les attrapait et les regardait attentivement.

"- Est-ce qu'on se doute depuis combien de temps ils sont installés là?

- À peu près deux semaines. On sait tous ici qu'un vampire plus âgé, donc plus fort, a du venin qui serait capable de faire oublier à n'importe quel humain son propre prénom. Les victimes que vous allez secourir ne seront donc probablement pas heureuse de partir."

Isaac acquiesça et comprit la complexité de la chose. Secourir quelqu'un qui ne voulait pas être secouru n'était jamais facile.

Les chasseur.e.s avaient découvert avec le temps que le monde des vampires était classifié selon une hiérarchie bien spécifique. La Reine des vampires, au pouvoir depuis à peu près trente ans, était une des premières vampires du monde.
Elle gouvernait cinq clans chacun constitués d'une centaine de descendants éparpillés partout dans le monde. Leurs dirigeants faisaient eux aussi partie de la génération créatrice. Ils chérissaient leurs libertés. Ils habitaient dans des régions reculées où aucun humain ne pourraient leur enlever ce qu'ils considéraient leurs revenir de droit.

Isaac était sûr que si le marché noir avait commencé dans une autre région, ils devraient faire face à des vampires plus féroces qu'à l'habitude. Un rictus se forma sur son visage. Il avait hâte de combattre.

"Parfait." Isaac cita une quinzaine de personnes, tous habitués à travailler ensemble. Il les regardait directement dans les yeux pour confirmer leur motivation malgré la dangerosité de cette mission.

Benji son bras droit. Théo et Nick experts en conduite rapide, pour s'enfuir d'une situation dangereuse... ou s'en rapprocher plus vite. Arthur et Irène spécialisés en lancer de pieux de bois. Enzo et Éric, tireurs d'élite. Marine et Ethan, éclaireurs, discrets comme des ombres. Et finalement Jules, Kassandra, Béa, Loïc et Isaac, cinq talentueux guerriers au corps à corps, ravis de poignarder, rompre le cou et frapper n'importe qui se mettrait en travers de leur quête.

Trop occupé à énumérer les noms de ses compagnons, il n'avait pas entendu le monte-charge s'ouvrir, ni la personne s'approcher de leur assemblée.

"Est-ce que je peux m'incruster moi aussi?" Isaac sursauta en entendant la voix de son Ami. Les chasseur.e.s se retournèrent vers lui, en lui faisant un signe de tête poli pour lui dire bonjour.

Calvin se tenait là, bien droit, les bras croisés, ses cheveux blond attachés, ses yeux bleus pétillants, un sourire posé sur les lèvres ravit de l'effet de son entrée sur son Ami. Isaac acquiesça, incapable de dire quoi que ce soit, l'image de Calvin avec le fouet dans la main encore trop gravée dans sa mémoire.

Son cœur se serra d'excitation et son imagination se mit en marche malgré lui. Même si ravi de visualiser ce qu'ils feraient la prochaine fois en secret, Isaac ordonna à son cerveau de se la fermer et se racla la gorge.

"On part demain soir, une heure avant la tombée de la nuit. On se rejoint dans le parking."

Calvin sourit et hocha la tête.

"Je prendrai ma voiture, pour pas que le soleil me brûle." Dit-il simplement.

Ça allait être une belle balade.

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C'est un gros chapitre de présentation, j'espère que ça ira haha!
Merci beaucoup d'avoir prit le temps de lire tout ça!!

[Missouille_Roro]

CHAPITRE 2


Le Inn Magnifique était exactement comme Isaac l'avait en tête. Le panneau de publicité qui surplombait le terrain tenait à peine sur sa barre rouillée, et bougeait dangereusement au rythme du vent.

Le bâtiment était grossièrement construit, comme si un architecte souffrant de troubles obsessionnels compulsifs avait dessiné une chambre carrée, et fait copier, coller, sur son ordinateur pour s'assurer que chaque millimètre du bâtiment soient identiques aux étages un, deux et trois.

Les chambres étaient accessibles par une passerelle extérieure, seuls les numéros mal accrochés aux portes proposaient un détail pour les différencier. Un grand stationnement accessible depuis la Nationale, uniquement occupé par un pick-up noir, rendait l'endroit lugubre et quasiment abandonné.

Les trois voitures des chasseur.e.s étaient garées un peu plus loin, derrière une haie touffue mal taillée. Isaac, assit sur le siège passager étudiait l'endroit silencieux.

Le ciel était quasiment plongé dans la nuit, quelques rayons du soleil perçaient encore à l'horizon. Calvin enleva ses lunettes teintées, reposant son bras sur le volant, ses pupilles rétrécirent considérablement à la lumière naturelle. Isaac l'observait du coin de l'œil, appréciant les muscles saillants visibles au travers du t-shirt serré de son Ami.

Il secoua la tête, se forçant à rester concentré.

« Et en quel honneur tu es venu nous aider? » Demanda-t-il finalement, rompant le silence. Enzo s'esclaffa, assis sur la banquette arrière, comprenant la question de son chef comme une menace envers le vampire.

« Isaac laisse-le tranquille, on peut lui faire confiance. » Expliqua-t-il. Agacé par son attitude, Isaac se retourna et lui lança un regard noir.

« Je sais bien. » Répliqua-t-il sèchement.

« Je suis étonné qu'il vienne nous aider dans une mission aussi facile c'est tout. » Qu'Enzo puisse penser qu'il ne fasse pas confiance à Calvin parce que c'était un vampire le rendait mal à l'aise. Il lui avait fait confiance dans des situations bien plus... intimes, bien que personne ne le savait. Calvin eût un petit sourire en coin, ses yeux bleus dirigés vers le motel.

« Crois-le ou non, c'est ton frère qui m'a demandé de venir. »

Calvin était depuis cinq ans un allié nécessaire dans la lutte des chasseurs. Il n'avait pas de clan, se pliait aux lois strictes de l'endroit où il vivait. Il acceptait les brimades du gouvernement, ne buvait pas de sang sauf dans des cadres sécurisés, il se débrouillait pour vivre de jour malgré le soleil. C'était un exemple, l'un de ceux que l'on citait avec bravoure : il cohabite avec les humains, il ne veut rien de mal, il se plie à ce qu'on lui dit pour que le monde entier puisse être en paix, c'est une victime de sa propre nature.

Ah! Si seulement tous les vampires pouvaient être comme lui, murmuraient les vieilles sur leur canapé à fleurs, le monde serait plus beau, et on arrêterait de nous faire chier avec ces suceurs de sang.

Mais de l'autre côté des frontières, Calvin était un traitre, qui oubliait sa propre identité et ses ami.e.s, le cerveau lavé à la javel et recoloré par la propagande humaine.

Il passait à la télévision, faisait des publicités pour de grandes marques de vêtements, affiché en grand au-dessus des centres commerciaux. Il enregistrait même des messages du gouvernement à la radio. Quand il allait encaisser ses chèques après un travail durement gagné, il ne pouvait s'empêcher d'imaginer les menaces de mort que proférait sa famille de l'autre côté.

Les chasseurs n'étaient pas exposés au grand public, ils agissaient dans l'ombre, ils vivaient la nuit. N'importe quels vampires connaissaient leur existence et les haïssaient. Que Calvin leur apporte son aide était surement la plus grande trahison qu'il pouvait faire à son espèce. Johi le savait. Calvin était la carte dans sa poche qu'il sortait quand quelque chose n'allait pas, une arme réservée pour les grands dangers, qu'on utilise seulement à bon escient.

Que Calvin soit là prouvait que Johi était inquiet.

Isaac se mordillait la lèvre en faisant ce constat. Cette mission ne l'inquiétait guère, mais il ne voulait pas la prendre trop à la légère.

Marine et Ethan sortirent de la réception, une petite maison blanche semblable à un bungalow de camping, à part du bâtiment. Ils se rapprochèrent des trois véhicules, mine de rien. Isaac ouvrit sa fenêtre. Une bouffée d'air frais arriva dans la voiture, l'odeur de l'été et de l'herbe brûlée par la sécheresse le sortit de ses pensées.

« Le motel est complet pour trois semaines. » Expliqua Marine en s'accoudant sur la portière.

Isaac jeta un coup d'œil au bâtiment, seulement quelques chambres étaient allumées, une faible lumière orange filtrait par les rideaux blancs tirés.

« On va devoir fouiller chaque pièce. » Constata-t-il. Marine acquiesça en se redressant.

« Il n'y avait qu'un dude à la réception, pas de personnel d'entretien. Et honnêtement l'endroit semble vide, y a aucun bruit nulle part.

- Parfait. Vous vous en êtes occupés?

- Il ne devrait pas nous déranger pour la nuit. » Affirma Marine, tout en sortant plusieurs cartes blanches de sa poche : les clés passe-partout pour déverrouiller chaque chambre. Isaac ouvrit la portière, et sortit, déterminé.

Suivant son mouvement, tous les chasseur.e.s quittèrent les véhicules. Ils se rassemblèrent rapidement, formant un cercle. Isaac les regarda tous un par un et expliqua son plan.

« Ok, on fouille les trois étages, on regarde chaque chambre, chaque pièce, chaque cachette. Chacun va être en duo, Arthur avec Kassandra, Loïc avec Benji, vous vérifiez l'étage un. Irène t'es avec Marine, Ethan avec Enzo, vous vérifiez le deuxième. Calvin t'es avec moi, on va direct au troisième. Si vous avez terminé de checker et que c'est RAS vous passez à un autre étage, là où vous jugez qu'il y a besoin de monde. Théo, Nick et Éric vous restez aux voitures, prêts à démarrer en cas de problème. On reste le plus silencieux possible, mais s'il y a une urgence trouvez une alarme à incendie et lancez-la. Le point de rendez-vous c'est ici. »

L'air déterminé, les duos se rejoignirent selon les ordres d'Isaac.

« Je vous fais confiance, votre intuition est toujours bonne. Let's go! »

Benji ouvrit un coffre, et sortit une grosse valise, pendant que Marine distribuait les cartes. Chacun leur tour, les chasseur.e.s récupérèrent pieux, pistolets et lames. Isaac avait déjà les siennes accrochées à son harnais, mais il récupéra quelques pieux, au cas-où. Tout le groupe était calme, concentré.

Ils s'avancèrent ensuite, quittant leur cachette, et traversèrent le stationnement. Isaac se savait à découvert, mais le groupe avançait vite.

Ils gravirent rapidement les escaliers en colimaçon de fer blanc, tout en essayant de mesurer la force de leurs pas pour ne pas résonner dans l'entièreté du bâtiment tel un régiment d'armée allant au combat.

Isaac et Calvin arrivèrent au troisième étage silencieusement, chacun un pistolet dans les mains près à dégainer. La première chambre n'était pas allumée.

Le vampire colla son oreille sur la porte et fit signe à Isaac qu'il n'y avait aucun bruit. Il inséra la carte blanche dans la serrure. Une petite lumière verte s'alluma, la porte se déverrouilla.

Calvin s'infiltra dans la chambre propre et rangée, munie d'un lit double, d'une moquette orange-douteux et de papier peint jaune moutarde. Une odeur de poussière mêlée de moisissure empreignait la pièce. Isaac surveillait les arrières, alors que son Ami regardait derrière les épais rideaux cuivrés et dans la salle de bain, vide. Aucun objet personnel ne trainait.

Isaac sortit de la chambre, et s'approcha de la suivante, suivit par Calvin. Il récupéra la carte que son Ami lui tendait, et l'inséra. Il entra dans la chambre vide. Agencée et décorée avec la même finesse que la précédente, Isaac jura dans sa barbe. Rien n'indiquait que quelqu'un dormait ici. Il regarda sous le lit, derrière les rideaux, ouvrit une armoire, et vérifia dans la douche : rien. Clairement pas complet ce motel, pensa Isaac, frustré.

La troisième chambre était allumée.

Calvin colla son oreille sur la porte, mais un calme total semblait régner dans la salle. En fronçant les sourcils, il enfonça la carte dans la serrure. La porte s'ouvrit dans un léger grincement.

Isaac assurait les arrières, prêt à rentrer, mais Calvin n'avançait pas. La bouche déformée par le dégout qu'il éprouvait, il semblait pétrifié. Isaac regarda dans la chambre.

Onze personnes étaient fermement ligotées dans des positions inconfortables par un bondage serré. Des traces de morsures à peine cicatrisées leur parcouraient corps. Elles réagirent à peine à l'entrée des deux soldats, certaines même évanouies. Deux, cependant, gémirent, terrifiées, les yeux fixés sur les armes qu'ils portaient.

« Shit. » Isaac ne trouvait rien d'autre à dire.

[Missouille_Roro]

CHAPITRE 3

conseil d'écoute pendant la lecture : https://youtu.be/mgDMTorgCPg

Ils entrèrent doucement, quand un étage plus bas, des cris et des bruits d'arme à feu se firent entendre. Le cœur battant follement dans sa poitrine, Isaac essayait de se calmer et de se concentrer sur le problème auquel il faisait face. Il devait faire confiance à ses ami.e.s pour gérer la situation.

Rangeant son pistolet dans l'étui accroché à sa ceinture et levant les mains en signe de paix, Calvin avançait doucement et s'approcha d'une jeune femme qui paniquait.

« On est ici pour vous aider. On veut juste vous aider. » Il s'agenouilla à ses côtés et regarda ses liens pour essayer de l'en détacher mais la corde s'entremêlait dans de multiples nœuds. Il ne savait pas par où commencer.

« Fuck. » Souffla-t-il. Il sortit un poignard. La fille bougea comme elle put, terrorisée.

« Je sais que c'est difficile, mais il faut que tu te calmes, je veux essayer de te détacher. » Il essaya de glisser son poignard sous une des parties de la corde, mais la fille cria, le son étouffé par le bâillon. Les liens étaient si serrés que les tirer à peine devait créer une douleur atroce.

Isaac avait vérifié que personne ne se cachait ailleurs dans la salle et s'apprêtait à aider Calvin quand ils entendirent un son rauque, semblable à un grognement d'ours.
Un vampire, les canines sorties, les yeux injectés de sang, le regardait. Le chasseur n'hésita pas une seconde. Il se jeta sur lui, en dégainant une de ses lames, l'adrénaline pulsant dans son corps.

La fille paniquait pour de bon, rendant la tâche à Calvin bien plus complexe. De plus, savoir son Ami courir vers le combat le déconcentrait.

Mais Isaac se débrouillait, tenant le cou du vampire d'une main tout en plantant un poignard directement dans sa jugulaire. Le monstre hurla. Isaac retira son arme, le sang gicla. Aucunement déconcentré, il le frappa au visage et planta sans scrupule un pieu dans son cœur. Le vampire mourut sur le coup.

Calvin avait coupé la corde qui reliait les chevilles de la prisonnière et réussit à la dérouler. Des bleus et coupures marquaient la peau de la jeune femme, apparaissant à mesure que Calvin la détachait. Isaac était trop occupé avec deux autres vampires qui rentraient dans la chambre. Nullement inquiet, il frappa l'un d'eux dans le ventre, donna un coup de pied à l'autre, tira sur le premier, tua le deuxième avec un pieu et tira de nouveau sur celui d'avant. Il allait vite et maniait ses armes avec une force surhumaine.

Pas encore tout à fait morte, Isaac attrapa sa cible et la poussa dehors pour la balancer par-dessus la balustrade de la passerelle. Du coin de l'œil, il vit Kassandra arriver. Elle tira à répétition sur un autre vampire qui s'avançait derrière lui. Il se redressa, agrippant fermement son poignard.

« Va aider Calvin! » Sans poser de question, elle s'en alla dans la chambre. Le vampire fonça sur le chasseur et avant que celui-ci ne put contrer, il reçut un coup dans le ventre, un dans la mâchoire et tomba par terre.

Le vampire lui bloquait les épaules et essayait de le mordre, mais Isaac lutta. Il planta un poignard dans son abdomen et le lui ouvra d'un coup de bras, les sourcils froncés par son effort. Il déplaça le cadavre avec ses genoux et ne put empêcher la mine de dégoût se dessiner sur son visage à la vue de ses pantalons souillés par les entrailles du monstre. Il se redressa tant bien que mal, les muscles de son dos endoloris.

À l'autre bout de la passerelle se tenait an vampire. Isaac ne l'aperçut pas tout de suite. Dans l'ombre, ses bras croisés, iel observait simplement la scène. Ses longs cheveux bruns foncés arrivaient à sa taille, emmêlés au dessus de sa robe noire. Isaac était perturbé, cette personne ne semblait pas vouloir prendre part au combat. Mais il s'avança tout de même, pointant son pistolet. Il tira.

Iel se prit la balle mais ne réagissait pas, outre son léger mouvement de tête vers le côté. Un geste qui énerva Isaac au plus haut point, tellement il semblait moqueur.

Isaac voulut se rapprocher mais il fut soudainement tiré vers l'arrière et balancé par terre. On le frappa à la tête. Sa vision se brouilla, il sentit le goût métallique du sang emplir sa bouche à mesure que son ennemi le violentait. On l'empoigna par le cou, il ne voyait plus rien et sa respiration se coupait. Il sentait des doigts s'enfoncer dans sa peau alors que son ennemi serrait. Toujours agrippé à son arme, il essaya de la relever pour couper son assaillant mais la force lui manquait.

Tout à coup il entendu un coup de feu et un bruit sourd. Libéré, il put respirer de nouveau. Sa vision lui revint peu à peu et il vit Enzo tirer directement dans la tête de son assaillant. Isaac cracha et reprit son souffle comme il put. Son ami lui laissa le temps de reprendre ses esprits en tirant sur d'autres ennemis que le blessé ne voyait pas.

Il se releva tant bien que mal, toujours sonné mais toujours déterminé. Désormais cinq cadavres de vampires jonchaient le sol. Le combat qui faisait rage en dessous secouait l'entièreté des passerelles de fer.

« Il faut vérifier le reste de l'étage! » Cria Isaac à Enzo, essayant de recouvrir le bruit d'arme à feu. Enzo ne se le fit pas dire deux fois, et avança. Isaac le suivait, non sans se tenir au mur, la gorge encore endolorie, le sang coulant sur son menton.

Lea vampire n'avait pas bougé, observant ses sous-fifres se faire assassiner par une quinzaine de chasseur.e.s. au deuxième étage. Les deux soldats restèrent à l'écart : trouver les victimes était la priorité, tuer les monstres était la suivante. Enzo défonça la porte de la quatrième chambre, plongée dans le noir. Il fit signe à Isaac de la vérifier pendant qu'il allait détruire la porte de l'avant-dernière piaule.

Isaac fit rapidement le tour de la pièce vide. En sortant, il se maudit pour sa naïveté. Les vampires ne sont pas si passifs, se sont des monstres assoifé.e.s de sang. Iel avait attrapé Enzo par le cou.

Isaac visa la tête dea vampire et tira frénétiquement tout en s'avançant, jusqu'à vider sa réserve de balles. Nullement déconcentré, iel tordit d'un coup sec le cou de sa victime qui s'affala sur le sol, morte.

Isaac se pétrifia et lâcha un long cri de douleur, semblable à un loup agonisant. Il entendit Kassandra et Ethan derrière lui dire quelque chose qu'il ne comprit pas.

Après quelques secondes de stupeur, il se força à détacher ses yeux du cadavre de son ami, même si son cœur sembla tomber dans sa poitrine tellement il lui faisait mal. Des larmes commencèrent à rouler sur joues. Il prit une grande inspiration, la colère et la tristesse s'emparant de lui. Il cracha le sang qui s'accumulait dans sa bouche et courut après lea vampire qui descendait tranquillement les escalier de secours.

N'ayant plus de balles, et comprenant que cela n'avait de toute manière aucun effet, le chasseur dévala les escaliers et arriva à l'étage du dessous. Il rattrapa lea vampire et sauta sur son dos en dégainant sa dernière lame. Il coupa son épaule.

Iel se retourna et attrapa Isaac par le cou. Le chasseur cria de douleur. Avant qu'il puisse réagir, on lui attrapa le poignet et le plaqua de nouveau au sol. Lea vampire le regarda droit dans les yeux, le visage impassible. Iel serra sa poigne et lui tordit le bras. Isaac hurla, il lâcha son arme et attrapa la main qui l'empêchait de respirer pour essayer de s'en débarrasser. Lea vampire avait une voix douce et sévère. Isaac semblait se perdre dans ses immenses yeux bruns.

« Je te conseille de ne plus essayer de jouer dans la cour des grands. » Susurra lea monstre. Iel tira de plus belle sur le bras d'Isaac et brisa son poignet. Le chasseur essayait de se sauver de l'emprise qui le torturait. Ne pouvant s'empêcher de sangloter il se maudit intérieurement de ne pas être plus fort.

« Sinon toi et tes petits camarades allez perdre la bataille. Tu ne voudrais pas te retrouver à la place des esclaves d'en haut n'est-ce pas? » Lea vampire l'observait attentivement.

« Quoi que je crois que ça t'irai très bien. » Un rictus se dessina sur son visage.

« Isaac! » Cria Benji plus loin. Isaac entendit l'alarme incendie se déclencher pendant que son ami l'appelait. Lea vampire ne bronchait pas, sortit ses canines puis s'enquit de lécher doucement le menton couvert de sang de sa victime.

Isaac ferma les yeux avec force, dégouté, tremblant de douleur et de colère. Lea vampire lâcha le bras du chasseur qui gémissait et prit son menton avec force dans sa longue main. Cette proximité dérangeait Isaac au plus haut point, elle lui donnait la nausée.

« Dit à ton frère de back off. Ça serait dommage de perdre la totalité de sa famille, n'est-ce pas?- il resserrait ses doigts sur le visage d'Isaac. Et souligne au traitre qui se balade là-haut, que la prochaine fois qu'on se croise, je le castrerai avec mes dents. » Iel le lâcha et Isaac cria en sentant sa tête cogner contre le sol. Il s'affala par terre pendant que lea vampire disparaissait dans la nuit.

Quelques secondes plus tard, il sentit Benji le prendre délicatement entre ses mains, le souffle court.

« Isaac, est-ce que tu m'entends?

- Oui. » Maugréa celui-ci comme il put. C'était la première fois de sa vie qu'il avait autant honte.

Voyant leur chef partir, les vampires cessèrent le combat. Ils sautèrent chacun leur tour par dessus la balustrade et atterrissaient avec grâce dans le stationnement avant de s'en aller. Les chasseur.e.s se retrouvèrent alors fatigué.e.s, démunis, l'alarme criant dans leurs oreilles.

Benji regardait attentivement Isaac mais celui-ci réagissait à peine. Il était visiblement blessé.

« Récupérez les victimes! Marine, va dire à Nick d'appeler des renforts, on doit amener plus de véhicules pour faire sortir tout le monde d'ici. » Ordonna le bras droit. Mais personne ne réagissait et restaient les yeux fixés sur lui.

« Où est Marine...? » Demanda-t-il alors doucement. Ethan s'approcha, des larmes ruisselant sur son visage. Il fit un simple non de la tête pour signifier qu'elle était morte.

« J'y vais. » Dit-il néanmoins. Et il courut pour aller chercher de l'aide. Benji soupira, accablé par la situation.

« Allez mes chums. On se bouge. On sort d'ici.» Dit-il avec autant de motivation que possible en se relevant et aida Isaac à se tenir debout. Les chasseur.e.s s'activèrent.

[Missouille_Roro]

CHAPITRE 4

Il était rare pour Isaac de se retrouver dans une autre région. Elle était voisine de la sienne, mais semblait pourtant faire partie d'un autre monde.

Isaac posa son front contre la vitre froide de l'autocar. Il pleuvait dehors. Il se sentait comme dans un film, lorsque le personnage regarde par la fenêtre, nostalgique de sa vie de famille. Par exemple. Il changea la musique triste qui jouait dans ses écouteurs.

Il allait revoir ses amis de l'université pour la première fois depuis environ cinq ans. Ils s'envoyaient quelques fois des messages sur les réseaux sociaux pour s'échanger des nouvelles. Les premiers mois après être parti, il fut bien heureux d'entendre parler d'eux. Puis une légère tristesse s'installa, il se rendit compte qu'ils ne seraient jamais plus proches comme avant. Pour éviter que la mélancolie ne s'empare de lui, il quittait de plus en plus rapidement les conversations prétextant une urgence et répondait de moins en moins.

Mais trois semaines auparavant avait eût lieu la mission à l'inn. Coincé à l'hôpital pendant dix jours, victime d'une commotion cérébrale, d'une entorse au poignet et d'une honte qui refusait de le quitter, il avait pu réfléchir. Beaucoup. Notamment, ses amis lui manquaient. Il était temps de retourner dans cette ville, il avait besoin de sortir de ce groupe et de cet endroit où deux de ses plus chers compagnons étaient morts. Dès qu'il avait pu enlever son attelle il s'était empressé de réservé un bus.

Isaac avait passé les meilleures années de sa vie à l'université. Ces deux années s'étaient écoulées sans qu'il ne ressente de stress, en faisant absolument ce qu'il voulait au moment même. Il ne pensait pas aux conséquences de ses actes et se concentrait sur lui-même et les quelques amis qu'il avait. Alors qu'ils voyageaient souvent il faisait de nombreuses rencontres, agrémentées par des découvertes de variété de cannabis différentes et dansait le matin en buvant son café jusqu'au soir en se brossant les dents.

Jusqu'au jour où Johi l'appela, leur père était mort. Il fallait rentrer.

Il avait quitté ses rêves, son appartement, son petit travail, ses études à peine entamées et ses amis, contre son gré. Le deuil et les souvenirs se transformaient en aimants douloureux et le poussait à retourner dans les traces de pas qu'il avait essayé d'éviter. Malgré la douleur, il avait fui du jour au lendemain et tout abandonné.

Dans cette région Isaac avait honte de ses origines. Il y avait six ans de cela, il avait vécu des passions folles entouré de vampires. Un souffle de vie lui emplissait la poitrine chaque fois qu'il se réveillait, prêt à avaler goulument toutes les aventures que la journée lui réservait. Et maintenant, son Ami, son plus grand secret, le ramenait toujours dans une culpabilité qu'il esquivait à chaque fois qu'elle effleurait son esprit.

Il tuait des gens de son espèce. Oui, mais ils sont méchants. Mais le sont-ils? Est-ce que vivre peut-être un simple crime, suffisant pour que l'Homme puisse vous éradiquer parce qu'il estime que c'est anormal. Alors qu'un oui gigantesque s'approchait de ses pensées, Isaac arrêtait sa conversation personnelle ici. Juste agir sans se poser de questions et aider les humains. Faire ce qu'on lui disait, protéger son frère, c'est tout.

Mal à l'aise Isaac se redressa dans son siège conscient de sa propre hypocrisie.

Cinq heures de trajet c'était trop long. Il essaya de dormir pour penser à autre chose.

L'autocar s'arrêta finalement, coupant ses introspections. Il ramassa son sac, stoppa sa musique et sortit à l'arrêt.

Isabelle et son mari Rémi l'attendaient, tenant un petit parapluie pour se protéger de la violente averse. Ils crièrent de joie en le voyant sortir du véhicule et vinrent l'accueillir en lui sautant dans les bras. Entre rires et salutations, trempés par la pluie, ils se dirigèrent vers la voiture.

Assis sur la banquette arrière, Isaac essayait de distinguer le paysage qui se déroulait à l'extérieur. Rémi conduisait pour traverser la ville jusqu'à leur appartement, où Isaac resterait le temps de ses trois jours de vacances.

« Je suis tellement heureuse qu'on puisse faire ça tous ensemble. Ça fait tellement longtemps! » Dit finalement Isabelle. Elle le regardait les yeux brillants de nostalgie de leurs années d'université et souriait.

« Salim et Maggie nous attendent déjà chez nous ! » Rajouta-t-elle avec excitation. Tout sourire, Isaac posa sa main sur l'épaule d'Isabelle.

« Vous m'avez tellement manqué! » Dit-il avec autant de joie que possible.

Isabelle se retourna pour le regarder, touchée. Son visage était toujours marqué par une détermination qui pour les inconnus était imposante, soulignée par ses cheveux blonds attachés en un chignon serré et ses yeux bleus qui semblaient les glacer sur place. Elle avait cependant dans sa voix une chaleur caractéristique de sa ville natale, elle y avait vécu toute sa vie et y mourrait fort probablement.

La ville était grande mais perdue au milieu de la campagne, entourée de champs et de montagnes. Le climat était très humide ce qui lui donnait une ambiance morose et grise. Et pourtant, les gens y était très chaleureux. Cette ville était comme un petit trésor, personne ne voulait y aller mais tout le monde voulait y rester.

Son mari, Rémi, semblait très jeune et immature à côté malgré sa barbe brune foisonnante et ses gros sourcils. Il avait un sourire franc et éclatant. Les deux s'étaient rencontrés pendant sa première année à l'université alors que lui et Isaac étudiait dans le même programme. Celui-ci avait été témoin de la création du couple, suivant les sentiments de son ami se développer pour Isabelle, comme une histoire d'amour à la télévision.

Rémi se stationna finalement dans le parking souterrain de leur immeuble. Isaac était heureux d'être enfin arrivé. Il s'étira en sortant de la voiture avec un grognement de satisfaction.

L'immeuble était fait entièrement de bois comme un immense chalet. L'appartement du couple était finement décoré. Les plantes, les canapés et les rideaux aux couleurs osées étaient nombreux, rendant l'espace confortable bien qu'il semblait plus petit. Des photos étaient affichées sur la quasi-totalité des murs, le couple avec ou sans leurs amis, débordant de bonheur.

Ils lui avaient préparé un lit sur l'un des sofas du salon, bien plus douillet que son lit habituel.

Isaac posa ses affaires dans l'entrée quand quelqu'un cria et lui sauta au cou. Il dû faire un effort pour rattraper Maggie et ne pas la plaquer parterre par réflexe. Ses longs cheveux blonds bouclés lui fouettèrent le visage et Isaac essaya de ne pas en avaler.

Elle l'embrassa avec fougue sur les deux joues et le serra fort dans ses bras.

« Comment tu vas mon petit chat? » S'empressa-t-elle de demander. Isaac souriait devant son mine attendrissante.

« Je vais très bien! Tu m'avais manqué. » Il l'enlaça très fort, manquant de l'étouffer. La forte carrure de Salim bloqua la lumière pendant qu'il les rejoignait dans l'entrée. Isaac et lui s'enlacèrent.

Fatigué par la route il s'affala dans un fauteuil. L'endroit lui était familier et son cœur semblait réchauffé de se trouver ici. Chacun une boisson dans les mains ils échangèrent sur leur vie en grignotant des chips.

De la musique jouait doucement, la pluie frappait les carreaux des fenêtres, des petites bougies étaient allumées ici et là et diffusait une odeur pomme caramélisée glacée ce qui rendait l'ambiance incroyablement chaleureuse. Isaac soupira de bonheur et oublia tout le reste.



Après s'être saoulé la vieille et avoir ri à n'en plus finir, ils partirent le lendemain faire le tour de la ville. Se retrouver avec ses amis avait apporté une sérénité à Isaac, un sentiment de soulagement lui emplissait la poitrine depuis son arrivée.

Il se relaxait en parlant des problèmes de couples avec Rémi, de cœur avec Salim, de fardeau familial avec Maggie, de cuisine avec Isabelle, et surtout, jamais de lui.

Il passa quinze minutes à regarder des vaches un peu à la sortie nord de la ville et appréciait le ton grisâtre du ciel qui semblait former un plafond protecteur au-dessus de lui.

« On pourrait aller danser après le repas de ce soir ! - proposa Rémi quand ils rentrèrent préparer le souper. - On va souvent dans un club, il est très sympa, on va te montrer. Maggie a l'habitude de finir par danser sur le bar ! » Les amis riaient, se moquant de Maggie, qui ne tenait visiblement pas l'alcool.

« Oui avec plaisir! On y est déjà allé? - s'enquit Isaac, curieux.

- Non il a ouvert il y a quatre ans à peu près. L'endroit est immense et toujours bondé. » Expliqua Maggie, en récupérant un bol de chips dans l'un des placards de la cuisine avant de partir dans le salon.

Isaac préparait une bolognaise pour le repas, voulant remercier ses amis qui l'accueillaient pendant trois jours d'affilés. Il était aidé par Isabelle, cuisinière professionnelle depuis douze ans.

« Comment va ton frère? » Demanda-t-elle alors. Elle était plus vieille d'environ une dizaine d'année et posait toujours un regard maternel sur lui qui contrastait avec la bière décapsulée qu'elle lui tendait.

« Il va bien, très occupé. - répondit simplement Isaac après avoir pris une gorgée.

- Ce n'est pas trop compliqué de vivre seul dans la maison? - s'enquit-elle. Isaac se racla la gorge.

- On vit tous ensemble dans le studio maintenant. Celui en ville. » Il était mal à l'aise et continuait obstinément de couper ses oignons déjà bien émincés. Isabelle fronça les sourcils.

« Mais ce n'était pas un studio photo? - demanda-t-elle, curieuse.

- On l'a aménagé pour avoir un bon QG. » Isaac la regarda, attendant qu'elle dise ses remarques, qui ne venaient pas. Elle comprit qu'il parlait des chasseur.e.s et semblait chercher ses mots pour trouver une réponse à la fois respectueuse envers son ami et ses opinions.

« Est-ce que tu combats beaucoup? - demanda-t-elle froidement.

- À chaque mission, oui. » Dit alors doucement Isaac.

Les chasseur.e.s avaient toujours été un sujet sensible avec ses amis. Particulièrement Isabelle qui avait grandi dans cette région. Elle avait appris à aimer les vampires. Ici, les lois ne restreignaient personne selon leur nature, au contraire elles prônaient la Cohabitation depuis au moins cinquante ans.

Isaac ne parlait pas beaucoup de son passé ni de son présent quand il était avec eux. Fier d'être fort au combat, il était néanmoins peu fier de ses actes. Il sentit le regard de son amie se durcir.

« Arrête de couper autant tes oignons, t'es en train de les massacrer! » Dit-elle alors en riant pour détendre l'atmosphère. Soulagé que la discussion bifurque, Isaac ria doucement.

Le groupe mangea tranquillement avant de se préparer pour sortir, déjà animés par l'alcool.

Dans la salle de bain, Isaac n'en pouvait plus de rire, essayant d'attacher sa chemise noire pendant une bonne quinzaine de minutes, ses boutons refusant obstinément de rentrer dans les bons trous. Maggie essayait de l'aider, pliée de rire devant la maladresse de son ami. Finalement habillé, elle regarda ses yeux verts légèrement entourés de crayon argenté et recoiffa les cheveux châtains d'Isaac.

« T'es très beau. » Dit-elle simplement. Isaac sourit et embrassa tendrement son front.



L'endroit était effectivement gigantesque. Semblable à un manoir, la boite de nuit se trouvait sur le bord d'une route de campagne, juste avant une petite forêt. C'était un endroit idéal pour ne gêner personne avec le bruit, sans être exilé de la ville qui se trouvait à quelques minutes en voiture. Le grand parking fait de gravier semblait improvisé.

Sortant de la navette, Marine gambadait littéralement jusqu'à l'entrée, surveillé de près par Rémi pendant que Salim trainait des pieds en terminant sa cigarette.

«... elle s'appelle Alice. Elle est vraiment gentille tu vois... elle me change ma vie et m'apporte une confiance qu'auparavant je n'avais pas. » Expliquait Salim à Isaac. Celui-ci écoutait ses histoires avec attention, rattrapant les potins qu'il avait manqué depuis leur dernière conversation.

Il poussa une exclamation de surprise en voyant la file d'attente.

« C'est le bar le plus prisé du patelin. » Expliqua Isabelle en réponse à son onomatopée.

Ils se glissèrent dans la queue et attendirent pendant une bonne vingtaine de minutes. Pendant ce temps, Salim eût le temps de poser des théories sur l'amour qu'Isaac et Marine débattaient activement.

Juste avant la porte d'entrée, le groupe fut salué par les deux videurs musclés reconnaissant les quatre habitués, avant qu'ils soient dérangés par une femme de petite taille.

Elle avait une allure étrange. Sans vraiment trouver pourquoi, Isaac, curieux, suivait la conversation du coin de l'œil. Elle était visiblement en manque, d'une drogue sans doute. Elle se grattait frénétiquement tantôt les bras, tantôt le cou. Ses cheveux châtains, emmêlés et gras formait une boule semblable à de la paille sur son cou. Visiblement, elle ne s'était pas douchée – ou changée – depuis plusieurs jours.

Discrètement, un des videurs lui parla avec une voix douce et attentive.

« - On te l'a déjà dit, tu ne peux plus revenir ici.

- Juste quelques minutes avec lui, s'il te plait... » Supplia la petite femme. Le videur fit non de la tête.

« Je pourrai juste lui expliquer ma situation, je suis sûre qu'il comprendra... » L'autre videur fit signe à Isaac et ses amis de rentrer. Avant de passer la porte, il croisa son regard. Elle semblait si désemparée, une infinie tristesse remplissait ses yeux. Il ne put que continuer son chemin et l'oublia la seconde où il fut à l'intérieur.

Isaac n'aurait jamais décrit l'espace comme un bar mais plutôt un endroit pour "faire la fête sans s'arrêter". La musique emplissait ses oreilles pendant que l'humidité de la sueur ambiante assaillit ses narines, la fumée des machines embuait ses yeux et les lumières des spots multicolores l'éblouissait. Émerveillé il essayait de ne pas perdre de vue ses amis.

À l'entrée le plafond était plus bas et le sol un peu surélevé. Une alcôve était aménagée avec des canapés et des tables basses. À côté, des escaliers surveillés par deux agents donnaient à l'étage. Le bar longeait le côté droit, long d'une dizaine de mètres, des chaises et des tables permettaient aux gens de s'assoir un peu plus loin.

Le reste de l'étage était l'immense piste de danse. Il fallait descendre de courts escaliers pour y accéder. Une fois dessus, les danseurs semblaient alors tout petits, les murs qui les entouraient faisant la taille de trois étages.

Curieux de ce qu'il se trouvait aux dessus, Isaac s'arrêta. Maggie lui attrapa le bras et posa un verre dans sa main. Isaac se demandait quand elle avait bien pu le commander alors qu'elle le poussa sur la piste de danse.

Ne voyant plus les autres, ne voyant qu'elle, il avala son verre d'une traite. Il grimaça en découvrant que c'était de la vodka et lui attrapa les mains pour danser avec elle. La musique était si forte qu'elle bloquait ses pensées et le rythme remplaçait tout autre volonté que de s'amuser.

Les deux amis avaient toujours eu l'habitude de danser ensemble, connaissant leur corps et leurs mouvements par cœur. En ayant l'impression de revenir dans une autre vie, Isaac attrapa la taille de Maggie et se colla à elle, le visage dans son cou. Ravie, elle passa ses bras autour de lui et le guida dans un lent déhanché.

Isaac avait perdu la notion du temps, la notion de fatigue, seulement restait la notion du rythme. Sans qu'il ne se rende compte l'alcool lui monta à la tête. Quand Maggie lui prit la main pour l'amener sur le bar, il ne rechigna pas. Habituées de voir son amie ici les trois barmaids les encouragèrent en leur tendant des shots qu'ils burent tous les cinq.

Et ils commencèrent à danser. Elle guidait et Isaac suivait, complètement immergé dans l'ambiance. Il oubliait que les gens pouvaient le regarder ou même être assis à quelques centimètres de lui. Il ne comprit pas trop comment mais lorsque Maggie commença à déboutonner sa chemise, Isaac entendit des spectateurs applaudir.

Prit d'assurance, il aima ça et se laissa faire. Sa chemise tomba sur le bar. Il reprit les commandes de la danse et ils terminèrent leur spectacle avec engouement, sous l'acclamation de plusieurs inconnus.

Maggie riait, très heureuse de leur succès et sauta du bar. Isaac la suivit en récupérant sa chemise tant bien que mal pendant que son amie le tirait pour continuer à danser.

N'ayant pas le temps de la reboutonner, ils reprirent leur activité. Isaac la fit tourner et la rattrapa. Ils s'enlacèrent et bougèrent doucement, fatigués, mais ne voulant plus s'arrêter.

Isaac souriait. Tout à coup, il vit un homme sortir ses canines et lécher le cou de son partenaire de danse.

Le chasseur se figea, ses sens en alerte, son cœur s'accélérait.

« Est-ce que ça va? » S'inquiéta Maggie en se détachant de lui. Isaac avait les yeux fixés sur le vampire. Il essayait désespérément de se calmer mais des images de combat et de Calvin défilait devant ses yeux. Maggie suivi son regard et comprit. Elle prit doucement son visage entre ses mains.

« Isaac, l'autre garçon est correct. C'est normal ici. Tu comprends? » Isaac acquiesça en entendant les paroles rassurantes de son amie. Mais il respirait rapidement. Son esprit semblait renfermé sur lui-même pendant que ses pensées défilaient sans contrôle.

« - je-je vais... je vais aller aux toilettes, je reviens. » Et il quitta la piste de danse en courant pratiquement, fuyant ses envies de meurtre.

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Hey! Merci d'être arrivé.e jusqu'ici! C'était un long chapitre, avec pas mal de description, mais je promets que les deux suivants vont avoir plus... d'actions!

Si vous avez des commentaires, n'hésitez pas!

[Missouille_Roro]

CHAPITRE 5

Il entra en trombe dans la grande salle de bain, éclairée par des néons violets et bleus. La musique se faisait lointaine, mais les murs et sol blancs reflétaient l'éclairage, l'ambiance de boite de nuit continuait partout où les visiteurs s'en allaient.

Seulement quelques personnes étaient à l'intérieur, le regardant avec surprise.

Isaac se glissa dans une cabine après avoir maugréé quelques excuses. Il colla sa tête à l'une des parois, se concentrant pour calmer sa respiration. Il était étonné d'avoir autant paniqué à la vue d'un de ces monstres, parce qu'il s'y attendait. Mais s'en douter n'avait pas suffi, ses réflexes avaient pris possession de lui et sans pouvoir se contrôler il avait eût envie de tuer la créature.

Il reprit ses esprits. Pour une fois qu'il était avec ses amis, il allait en profiter.

Isaac sortit son téléphone de sa poche arrière et hésita à envoyer un message à Calvin. Mais c'était contraire à leurs habitudes donc il ne se résolvait pas à le faire. Simplement penser à lui, à sa gentillesse et à sa force, le calmait. Il devait faire confiance aux vampires, ici ils respectaient leurs propres lois et Isaac allait faire de même.

Avant de sortir, il se concentra pour rattacher les boutons de sa chemise. Il se lava ensuite les mains, passa de l'eau sur son visage et vérifia son allure dans le miroir. Frais comme un gardon, il sortit vers la piste de danse.

Il aperçut Maggie, qui dansait avec un autre homme. Elle croisa son regard et fit mine de s'approcher, mais Isaac lui fit signe qu'il allait prendre à boire. Elle acquiesça et retourna vers son danseur.

Il avait perdu ses autres amis mais il ne les chercha pas plus que ça. Personne ne lui avait envoyé de message, donc il ne s'inquiétait pas certain qu'ils s'amusaient.

Il fit signe à l'une des barmaids et s'assit sur un des grands tabourets noirs. Payant ses deux vodka-canneberge, il sirota le sien pensivement tout en s'assurant que son amie s'amusait. Elle semblait ne pas vouloir s'arrêter de danser, flirtant avec son partenaire alors que la musique passait.

« Soirée difficile? » Dit quelqu'un proche de lui. Isaac faillit s'étouffer, la paille dans la bouche, en se retournant vers son interlocuteur. Un homme était accoudé nonchalamment au comptoir et il fixait avec amusement Isaac. Il portait un long manteau marron sur un costume noir satiné, finement taillé pour lui. S'étranglant devant sa beauté, Isaac ne sut quoi répondre.

« Tu passes une si mauvaise soirée? – Dit l'inconnu en montrant ses deux verres du regard.

- Oh? Ah- non, je- je... - Calme toi Isaac. – Non j'attends mon... mon amie qui danse. » Réussit-il à balbutier, pathétiquement selon lui. Il n'était pas rare qu'il se fasse aborder en soirée, mais cela faisait si longtemps qu'il ne savait plus réagir. Son interlocuteur souriait, visiblement heureux de son petit effet.

« C'était une très belle danse sur le bar. » Dit celui-ci en se rapprochant légèrement. Isaac sourit, son cœur battant dans sa poitrine comme un adolescent qui rougissait devant quelqu'un qui lui plaisait. Il avala une autre gorgée et manqua une nouvelle fois de s'étouffer, quand l'autre susurra à son oreille :

« J'aime beaucoup tes tatouages. C'est une très belle arbalète. » Isaac le regarda, interdit, reprenant sa respiration.

Puis il vit l'éclat étrange de sa peau claire, la transparence de ses yeux gris, presque fluorescents faces à la lumière tamisée. Cet homme était un vampire. Et il semblait connaitre la signification de son tatouage. Isaac se redressa, douteux.

« C'est rare de voir quelqu'un comme toi par ici, chasseur. » Dit l'autre. Isaac ouvrait la bouche, essayant d'expliquer la situation, mais aucun mot ne sortait, trop perturbé par la proximité des lèvres du vampire.

Shit. Il était vraiment magnifique. Son cœur se serra face à l'attirance qu'il éprouvait.

« Aucun n'avait encore osé venir dans un bar de vampire.

- Bar de vampire...? Demanda bêtement Isaac.

- Je suis le propriétaire de l'endroit. Ma clientèle est plutôt fiable et je ne voudrais pas que tu les effraie inutilement alors qu'ils ne font rien de mal. – Le ton du vampire s'était durcit, mais il parlait toujours avec une voix douce, proche de lui. – Heureusement la majorité sont des incultes et ne connaissent pas l'histoire de tes tatouages. Mais si tu es ici pour créer des problèmes, je vais te demander de sortir. »

Isaac vit du coin de l'œil les deux agents de sécurité devant les escaliers se rapprocher. Enivré par l'alcool, il ne semblait plus pouvoir réagir.

Quand quelqu'un posa lourdement une main sur son épaule, le faisant flancher. Salim tregarda son ami avec un sourire éclatant.

« Ah Isaac! Tu as renc'tré Jo? » Dit-il heureux, visiblement bourré, en regardant le duo. Isaac se racla la gorge et reprit ses esprits. Quand Jo, surpris, se tourna vers Salim.

« Salim, mon ami! Je ne savais pas que tu étais ici!

- Oui! Je t'présente Isaac, notre ami de l'univ'rsité qui est v'nu nous vis'ter. » Il désigna le chasseur en lui secouant fortement les épaules, sans prendre conscience de son geste. Jo haussa les sourcils et regarda Isaac, étonné.

« Un chasseur? À l'université? Ici? » C'était effectivement un portrait inhabituel. Salim porta la main à sa bouche dans une soudaine stupeur excessive.

« Aaaanh mais c'est vraaiii! On'y avait pas pensé! C't'ait p't'être pas la meilleure idée de t'am'ner ici, mon p'tit cha-chasseur. » Il embrassa baveusement la joue d'Isaac, dégoûté.

« Ooook Salim, viens t'assoir. » Dit finalement Isaac, heureux d'avoir retrouvé l'usage de sa langue. Mais son ami ne l'écoutait pas car il aperçu Maggie et s'en allait rapidement vers elle. Jo pouffa en se redressant, amusé par l'attitude déjantée de Salim.

« Je ne veux pas créer de problèmes. » Dit finalement Isaac. Jo l'étudia, ses yeux claires détaillaient son visage. Un peu gêné par la force de son regard, Isaac essayait de reprendre ses esprits.

« Mes amis ont l'habitude de venir ici, je veux juste passer un bon moment avec eux. » Expliqua-t-il. Jo le laissait parler, curieux.

« Comment un chasseur se retrouve à l'université? - Demanda-t-il. – Dans une région qui laisse les vampires vivre tranquilles? » Isaac sourit mollement.

« Je me suis enfui à dix-neuf ans. » Il cherchait ses mots et bu d'une traite la fin de son verre. Jo prit le deuxième et le rapprocha doucement d'Isaac, lui faisant signe de boire. Celui-ci hésita, puis lui rendit son sourire en prenant une autre gorgée.

Ah que ces cocktails étaient forts.

Jo semblait attendre d'autres informations. La jambe d'Isaac bougeait sans contrôle dû au stress de la situation. Le vampire le remarqua.

« Est-ce qu'être aussi proche d'un vampire te dérange? » Demanda-t-il alors doucement, réduisant encore plus l'espace qui les séparait. Isaac pouffa à sa remarque. Ah, s'il savait.

« Non. - Ironisa-t-il.

- Quoi? – Demanda Jo d'un ton joueur face au rire du chasseur.

- Ahh... - Soupira celui-ci. – Pourquoi est-ce que vous, les vampires, devez être si présomptueux mais toujours aussi beaux? - Lâcha-t-il. – Ce ne sont pas tes canines qui m'intimident, t'es juste attirant. » Déclara-t-il alors.

L'alcool? Son égo blessé d'avoir pu croire qu'il avait peur d'un vampire? La fatigue? L'envie de baiser? Isaac ne savait pas quelles raisons l'avaient poussées à dire ça. Mais il se sentait désormais très petit face au vampire qui semblait être l'individu le plus calme de l'univers. Jo lui sourit et haussa les sourcils.

« Je pourrais te dire la même chose. » Susurra-t-il. Isaac réussit à avaler correctement sa salive, après un effort douloureux.

« Est-ce que tu fumes? – Demanda finalement Jo après un silence lourd de sous-entendus.

- Pourquoi pas. » Le vampire se redressa et fit signe à Isaac de le suivre.

Jetant un dernier coup d'œil à ses amis, il se leva. Maggie dansait et Salim était hors de sa vue. Isaac eût une légère hésitation.

Finalement, il suivit Jo.

Il s'attendait à ce qu'ils sortent par l'entrée, mais le vampire le guida jusqu'aux escaliers, saluant quelques habitués sur le chemin. Il fit signe aux agents et se retourna vers Isaac.

« Après toi. » Le vampire l'invita à gravir les marches de velours rouge.

Arrivé en haut, Isaac fut ébahi devant la multitude de danseurs qui bougeaient en rythme sous les lumières valsantes.

L'étage était ouvert et formait un mince balcon où l'on pouvait observer à souhait les visiteurs. Le bar était en face d'eux et Isaac se doutait que le vampire avait dû l'observer d'ici sans se faire remarquer. Jo lui toucha doucement l'épaule, l'invitant à continuer son chemin.

Un couloir ouvrait sur une salle, semblable à un speakeasy, où les clients pouvaient s'asseoir sur des banquettes confortables placées autour de petites tables décorées de roses. Des spots rouges éclairaient la pièce ce qui rendait impossible de décerner les vrais couleurs des matières. Un petit bar était installé dans le coin, un néon bleu entourant son comptoir.

Il était clair que la majorité des individus étaient des vampires, accompagnés parfois par des humains. La musique était moins forte, le murmure des conversations prenait le dessus. L'ambiance changea radicalement. Presque choqué par la tension sexuelle qui se faisait sentir dès qu'il posa un pied dans la pièce, Isaac suivit Jo. Il le poussait toujours délicatement, la main désormais dans son dos, entre ses omoplates.

Le cœur du chasseur battait rapidement dans sa poitrine, mais l'alcool l'empêchait de réfléchir. Personne ne fit mine de les regarder pendant qu'ils traversèrent la salle, sauf un blond coiffé d'une longue queue de cheval.

Jo s'arrêta en le voyant s'approcher, mais n'enleva pas sa main du dos d'Isaac. L'homme s'arrêta devant eux et fit un signe de tête respectueux au propriétaire. Il ignora l'invité.

« - Oui Tony?

- Excuse-moi Jo. Tan t'attend dans ton bureau.

- Ça va devoir attendre. » Dit Jo avec un sourire poli. Tony le regarda et jeta finalement un coup d'œil surpris à Isaac, mais acquiesça et disparu de leur chemin. Jo guida son invité avec une légère pression de la main jusque sur un balcon privé un peu en retrait. Il ouvrit la porte vitrée et sortit.

Isaac frémit en le suivant, l'air frais lui donna des frissons. Il savait que c'était en partie le stress, car la chaleur de l'été était encore présente même à cette heure tardive de la nuit.

Le balcon donnait vu sur la forêt plongée dans l'obscurité. Un banc en pierre y faisait face rendant l'endroit incroyablement intime. Seulement éclairé par la lumière rouge qui filtrait des fenêtres, les étoiles et la lune apparaissaient clairement dans le ciel.

Isaac fourra maladroitement ses mains dans ses poches. Jo le regard fixé sur le ciel sorti finalement un paquet de cigarettes de son manteau. Il en prit une, qu'il tendit à Isaac, mais n'en sorti pas pour lui. Étonné, le chasseur s'apprêtait à parler quand le vampire se rapprocha, un briquet dans les mains. Isaac porta la cigarette à sa bouche coupant court ses interrogations, pendant que Jo l'allumait en effleurant sa joue.

Isaac prit une bouffée et fut heureux de constater qu'il ne s'étouffait pas pour la quatrième fois de la soirée.

Jo s'assit gracieusement sur le banc. L'invité suivit le mouvement, curieux de savoir ce que le vampire pensait. Celui-ci le regarda intensément. Isaac rougit, intimidé.

« Tu ne voulais pas voir ...Tan? » Dit-il essayait de rompre son malaise. Jo ne répondit pas et ne le quittait toujours pas des yeux. La jambe d'Isaac se remit à sautiller.

« Est-ce que c'est un ami? – Continua-t-il l'air de rien.

- Tu es bien curieux.

- J'essaie de faire la conversation. » Il prit une nouvelle tafe et relâcha la fumée.

« Tu veux parler? » Isaac haussa les sourcils, étonné de la question. Oui, bien évidemment. Il s'attend à juste fumer et écouter le silence?

« Oui... je pensais qu'on venait là pour ça?

- Bien. - Jo le quitta finalement des yeux et prit son temps pour demander : Est-ce que les marques dans ton dos sont des marques de combat? »

Jamais plus il n'enlèverait sa chemise en public, se promit Isaac en pensées.

« Mes tatouages? » Jo sourit, ses canines visibles, un air malicieux sur le visage.

« Non, les autres. » Il parlait des marques de fouet de sa séance avec Calvin, qui laissait toujours des cicatrices pendant plusieurs semaines.

Isaac s'étouffa avec la fumée. Jo posa une main sur sa jambe, pour arrêter son mouvement de stress incontrôlable et murmura :

« Il faut vraiment t'apprendre à avaler. »

Shit. Isaac le regarda directement dans les yeux, amusé et intrigué. Autant de proximité avec un inconnu, encore plus un vampire, augmentait son excitation dans cette situation d'interdit.

Jo se recula légèrement et haussa les sourcils, la main toujours posé sur son genou.

« Tu voulais parler alors je t'en prie, réponds. » La phrase sonnait un peu comme un ordre et Isaac sourit, prit au piège par ses propres propos.

« Tu sais ce que c'est. – Jo fit mine de ne pas comprendre.

- Je crois que tu devrais me l'expliquer. » Susurra-t-il. Isaac hésita, gêné. Il ne voulait pas rompre la tension qui se créait. Il voulait lui faire confiance et juste avoir du plaisir ce soir.

« C'est les marques d'un fouet. - Répondit-il.

- Oh... Vous combattez avec un fouet vous les chasseurs?

- Non, c'était... C'était voulu. » Dit alors Isaac. Jo s'en doutait et sourit après la confirmation de ses pensées.

« Intéressant. » Dit celui-ci simplement. Le chasseur pensait que cette révélation suffirait et prit naïvement une autre bouffée. Mais l'autre continua.

« Est-ce que tu étais avec un vampire quand tu as voulu ça? » Isaac se concentra pour recracher la fumée correctement. Est-ce qu'il faisait exprès de lui poser ce genre de question quand il avait quelque chose dans la bouche?

« Oui. » À cette réponse, Jo haussa les sourcils.

« Tu es un chasseur vraiment très intriguant. » Jo passa une main sur sa joue, puis dans son cou, et l'embrassa langoureusement.



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Jo est mon personnage préféré! J'espère qu'il vous plait autant qu'à moi! Bien, maintenant je vais me gaver de bolognaise, et je publie la suite demain... attention! C'est un chapitre pour audience avertie...

[Missouille_Roro]

CHAPITRE 6

Scène à caractère sexuel, lecture à vos risques et périls

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Isaac répondit à ce baiser avec fougue en abattant sa bouche sur celle de Jo, le choc amorti par leurs lèvres épaisses.

Le vampire passait une main dans les cheveux du chasseur et les empoigna à l'orée de sa nuque. Il tira légèrement la tête d'Isaac en arrière, assez pour diriger le mouvement de cette étreinte. Ses baisers les excitaient, une chaleur embrasait leur corps et rougissait leurs pommettes.

Isaac glissa ses mains sous le manteau de Jo. Elles roulaient sur le satin noir de la chemise, appréciant la douce matière il caressait tendrement sa taille et le haut de son dos.

Le vampire frôlait sa joue, glissait dans son cou et lui attrapa finalement sa hanche. Il poussa Isaac plus proche de lui avec force, l'écrasant quasiment. En réponse le chasseur empoignait d'une main la chemise comme s'il ne voulait jamais s'en détacher, pendant qu'il glissa l'autre vers la ceinture de Jo. Il passa ses doigts dans l'une des boucles qui retenait la lanière de cuire et colla sa taille à la sienne.

Jo eût un sourire carnassier, il arrêtait leur baiser pendant qu'il regardait sournoisement Isaac. Celui-ci fit mine de reprendre leur étreinte mais le vampire attrapa doucement son cou pour l'empêcher de bouger. Isaac se laissa faire et le regarda en train de capturer sa lèvre pour la sucer entre les siennes. Il ne put retenir un gémissement, les yeux plongés dans ceux du vampire. Ses iris grises lui donnait la sensation de regarder sous une rivière d'eau cristalline.

Jo haussa les sourcils et l'embrassa doucement. Il se décolla de lui. Isaac suivit le mouvement, bien que frustré : il en voulait plus.

« Est-ce que tu veux une autre cigarette? » Proposa le propriétaire qui croisait nonchalamment les jambes.

Non pas vraiment non. Isaac reprenait son souffle en scrutant le visage de Jo pour essayer de comprendre si c'était une plaisanterie ou s'il avait vraiment envie d'une pause clope. Jo eût un petit rire devant son air perturbé.

« - T'aime ça me tourmenter hein? - souffla Isaac en secouant la tête avec un air faussement choqué.

- J'apprécie ton air malheureux quand je ne te donne pas ce que tu veux oui. – répondit-il narquois. - Et bien que j'aime ce balcon, je propose d'aller dans un endroit plus... confortable. Tu n'es pas habitué à ce qu'on te dise quoi faire, n'est-ce pas?

- Plutôt qu'on me fasse attendre. » Explicita Isaac. Jo ria. Il se leva et lui tendit la main pour l'inviter à le suivre. Le chasseur la saisie et ils retournèrent à l'intérieur.

Mais avant qu'ils ne continuent leur chemin, Jo lui attrapa les hanches et le plaqua contre l'un des murs du couloir. Il l'empêchait de bouger, les mains dans ses cheveux, le poids de son corps sur lui et l'embrassa fougueusement pendant plusieurs secondes. Mais il arrêta de nouveau leur étreinte. Frustré, Isaac gémit alors qu'il se détachait de lui.

« Je veux mettre quelque chose au clair avant de continuer notre chemin. – Jo glissa un doigt sur la mâchoire du chasseur. – Si tu me suis, tu acceptes d'attendre quand je veux, de continuer quand je veux et ce sans te plaindre. » Le souffle de Jo caressait le cou d'Isaac. Celui-ci acquiesça, les yeux penchés sur ses lèvres.

« Pas de problème. » Répondit-il dans un souffle. Jo eût un petit rictus, satisfait et prêt à passer à la suite.

Le vampire se détacha de lui et le guida dans le bar en posant une main sur sa taille. Ils se dirigèrent vers le troisième étage. Les deux avançaient rapidement, déterminés, leurs cheveux décoiffés et leurs joues rougies. Ils montèrent rapidement des escaliers, pressés de continuer.

Un long couloir faiblement éclairé donnait sur cinq portes fermées. Le sol était un carrelage de marbre blanc et les murs étaient faits de bois sombre. Mais Isaac ne s'attarda pas trop sur la décoration et suivait Jo qui l'emmenait vers la plus grande entrée. La double porte était décorée par des sculptures creusées à même le bois franc.

Ils rentrèrent dans le bureau du propriétaire. Isaac, face à la richesse du lieu, retint une exclamation de surprise. Les murs et le sol étaient faits comme le couloir, cependant un grand tapis vert émeraude étendu sur le sol changeait l'atmosphère. Il n'y avait pas de fenêtre dans la pièce mais plusieurs éclairages muraux diffusaient faiblement une lumière jaune. La décoration créait une ambiance tamisée et studieuse. Un bureau en bois épais vernis était au centre de la pièce, entouré d'épais fauteuils de cuirs bruns. Une grosse bibliothèque qui débordait de livres surplombait un mur entier.

Mais Jo ne s'arrêta pas là et guida Isaac vers une petite porte pratiquement invisible, cachée dans le bois du mur. Elle menait a une chambre secrète meublée avec seulement un lit double et deux tables de chevets en bois massif . Une petite salle de bain était accessible à l'un des coins.

« Wow, tu prévois tes one night en faisant une chambre dans ton bureau? Mais pourquoi avoir mis un bureau ? N'importe qui serait heureux de faire affaire avec toi s'ils rentraient directement ici. » Ironisa Isaac.

Jo coupa court à ses sarcasmes en reprenant les baisers qu'ils avaient arrêtés en bas. Il détachait la chemise du chasseur sans arrêter de l'embrasser, beaucoup plus à l'aise avec ses boutons qu'Isaac ne l'ait jamais été pendant la soirée. Celui-ci l'aida à retirer son manteau puis il fût poussé sur le lit. Il retira ses chaussures avec ses pieds tout en embrassant le vampire. Lui entreprenait de défaire le pantalon d'Isaac et de le faire glisser sur ses jambes musclées - en enlevant ses chaussettes au passage.

Jo se redressa et admira le chasseur assit sur le lit, son excitation bien visible malgré son sous vêtement.

« Est-ce qu'on t'a déjà mordu Isaac? » Demanda le vampire en repliant les manches de sa chemise. Les yeux d'Isaac s'écarquillèrent. Il prenait soudain conscience de sa situation, pratiquement nu sur un lit devant un vampire toujours habillé. Est-ce que l'avertissement de Jo en bas voulait dire qu'il allait le mordre? L'excitation le quitta dans un souffle, pendant qu'une peur froide prit possession de sa poitrine. Il avait l'impression d'être une proie prise au piège.

Jo fût conscient de son inquiétude et arrêta son geste.

« Je- non mais, je- Je ne veux pas. » Le cœur d'Isaac battait rapidement pendant qu'il balbutiait sa réponse. Jo se rapprocha de lui et prit délicatement son visage entre ses mains.

« Je ne voulais pas te faire peur. Je comprends très bien ne t'en fais pas. » Expliqua le vampire, les sourcils froncés sur son visage soucieux. Devant l'air dubitatif d'Isaac il ajouta :

« On est ici pour se faire plaisir, je ne ferai rien que tu ne veux pas. » Isaac eût un soupir de soulagement pendant que Jo l'embrassa doucement puis de plus en plus langoureusement. Il se glissait entre ses jambes et s'inclina avec lui sur le lit. Isaac oubliât rapidement sa petite frayeur et commença à détacher la chemise de Jo. Celui-ci attrapa ses poignets avec un sourire.

« Allonges toi confortablement. » Ordonna-t-il. Isaac se redressa et posa sa tête sur les oreillers. Toujours habillé, le vampire s'assit sur lui. Il attrapa ses poignets et les plaça au-dessus de lui. Isaac eût une grimace, de douleur quand il empoigna son bras encore fragile.

« Maintenant, tu vas être un bon garçon et tu vas rester sage. » Lui susurra Jo sans le remarquer. Il l'embrassa et il lécha son cou en remontant jusqu'au lobe de son oreille, qu'il mordilla. Des frissons parcouraient le corps d'Isaac, il soufflait fébrilement.

Jo commençait à sucer doucement sa peau pendant qu'il caressait son corps. Il s'arrêta sur sa poitrine pour jouer avec pendant qu'il le marquait de ses lèvres. Isaac gémissait en essayant de ne pas bouger ses poignets.

Lentement, Jo se baissa pour attraper ses tétons avec sa bouche, les faisant rouler sous sa langue, jouant avec la chaleur de son souffle et la fraicheur de l'air ambiant. Il en pinça un. Par réflexe, Isaac cria et attrapa les cheveux du vampire.

Celui-ci se redressa, un petit sourire sur les lèvres, pendant qu'il rattrapait délicatement ses poignets.

« Tu n'es pas très obéissant à ce que je vois. » Il se pencha pour ouvrir un tiroir de la table basse. Il sortit une paire de menottes.

« T'es bien préparé.

- Toujours. » Il les fit passer entre les barreaux du lit avant d'attacher Isaac. Celui-ci se laissa faire tout en souriant. Les menottes avaient une chaine plus longue que d'habitude lui permettant de plier légèrement les bras. Avant que Jo n'empoigne son poignet gauche Isaac demanda :

« Pas trop serré ici... s'il te plait.» Une fois satisfait des attaches, Jo reprit ses caresses et passa sa main dans son cou, sur sa poitrine. Il descendit jusqu'à son entrejambe qu'il saisit avec la paume de sa main. Il lui enleva son ultime vêtement et il approcha sa bouche de l'érection libérée.

Il embrassa Isaac entre ses cuisses avant de le prendre délicatement entre ses lèvres. Il entreprit de le sucer lentement, mais surement, l'avalant de plus en plus dans sa bouche. Le chasseur avait la tête enfoncer dans les coussins, gémissant sous les caresses délicieuses du vampire qui jouait avec le membre de son partenaire.

« Fuuuck... » soufflait Isaac à répétition. Jo augmentait la cadence. Isaac était au bord de l'orgasme. Il tirait sur les menottes, il aimait sentir leur présence pendant qu'on le suçait et la légère douleur qu'elles lui procuraient. Il laissait le plaisir emplir tout son corps, excité au plus au point par la situation. Il allait jouir.

Jo le sentit et se retira juste avant. Isaac poussa un soupire de frustration.

« Tut tut tut. » l'avertit Jo en lui attrapant la taille. Il l'embrassa, partageant son propre goût sur sa langue.

« Je suis libre de faire ce que je veux sur ton corps, n'oublie pas. Donc, tu ne jouis pas. » Et il le retourna, mêlant la chaine des menottes. Isaac se retrouva le visage dans les coussins et sentait les doigts de Jo suivre ses tatouages, notamment son arbalète.

« Ah... ton corps Isaac. » Appréciait-il pendant qu'il l'embrassait. Il glissait ses mains sur son corps et caressa ses fesses. Ses doigts s'aventurèrent un peu plus loin, faisaient des mouvements circulèrent sur la zone. Isaac, excité au plus haut point, appréciait ses mouvements, ses muscles se tendaient pendant que des gémissements sortaient de sa bouche sans son contrôle.

Jo se redressa pour sortir une bouteille de lubrifiant de la même table basse. Il en enduit ses doigts qui retournèrent à cet endroit. Isaac eût un petit cri quand il sentit la fraicheur du produit et expira de satisfaction quand l'un deux rentrèrent à l'intérieur de lui.

« Fuck fuck fuck... » Excité au maximum, il perdait le contrôle de lui-même, essayant de se redresser, mais bloqué par les menottes il ne pouvait qu'enfoncer son visage entre les oreillers.

Jo le surplombait, embrassant tantôt son dos, tantôt son cou, tout en pénétrant son intimité avec son doigt avant d'en glisser un deuxième. Isaac se cambra et gémit de plus belle.

« Tu es bien excité. Il faut avoir un peu de self control, monsieur le chasseur. » Celui-ci mordait l'oreiller pour essayer de taire les bruits qui s'échappaient de sa bouche.

« Imagine, si tes compagnons te voyaient. – continuait doucement Jo. – Te voir à ma merci. Voir que je peux faire ce que je veux de toi. » Ses paroles excitaient Isaac, l'interdit de la situation lui plaisait au plus haut point. La pénétration des deux doigts se fût plus rapide. Isaac cria et bougea de plus belle.

« Tu n'as pas le droit de jouir. » Glissa Jo dans son oreille. Le chasseur grogna, les yeux fermés. Déjà au bord de l'orgasme, il respirait de plus en plus fort.

« S'il te plait. » Souffla-t-il, essayant de respirer normalement. Mais son ventre se contractait sous les mouvements incessants de Jo.

« J'ai dit non. » Dit finalement celui-ci en retirant ses deux doigts. Trop excité, Isaac n'arrivait pas à reprendre son souffle.

« Détache-moi. – demanda Isaac en se retournant pour plonger ses yeux dans les siens. – laisse-moi te sucer, détache-moi. » Jo haussa les sourcils, intéressé par la situation. Il aida Isaac à se remettre sur son dos et entreprit de le libérer en l'embrassant.

Le chasseur le déshabilla ensuite, déboutonnant sa chemise avec ses doigts tremblant sous l'excitation. Le vampire ne l'aidait pas, un sourire narquois sur les lèvres, ses bras accoudés au pied du lit, il suivait des yeux le moindre de ses mouvements. Finalement Isaac réussit, puis il détacha sa ceinture et défit l'attache du pantalon.

Jo fit tomber ses vêtements par terre et se rassit le dos toujours contre le pied du lit. Il passa une main dans les cheveux d'Isaac. Ils s'embrassèrent puis le chasseur glissa jusqu'à son entrejambe qu'il entreprit de sucer avec grand soin.

Le vampire fermait les yeux et pencha sa tête en arrière, laissant peu à peu le contrôle de la situation le quitter sous les coups de langue d'Isaac. Celui-ci l'avalait profondément, ses mains glissaient sur la taille de Jo. Le vampire s'arqua sous le rythme délicieux de son partenaire, rendant l'accès à son entrejambe plus facile. Isaac le regardait bouger magnifiquement sa tête, ses yeux fermés, sa bouche entrouverte et ses canines visibles. Il mordit sa lèvre et ouvrit ses paupières, rencontrant les yeux verts d'Isaac dont le cœur se serra sous son regard pénétrant.

Jo se retira doucement et prit le menton de son partenaire pour l'embrasser. À l'unisson ils enroulèrent leur langue et collèrent leur taille avant de s'allonger.

Isaac se mit sur le ventre. Jo lui embrassa le cou et passa ses mains sur son dos, il griffait presque. Puis il attrapa un préservatif – toujours dans la même table basse. Il l'ouvrit et l'enfila avant de l'enduire de lubrifiant.

Puis doucement il pénétra Isaac. Celui-ci serra les poings, plongea la tête dans les oreillers, leur douceur enveloppant son visage, pendant que la délicieuse sensation presque douloureuse de se faire pénétrer prenait possession de son corps.

Il gémit sous les mouvements du bassin de Jo, qui menait tendrement son chemin à l'intérieur de lui. Une fois habitué, il allait plus vite et plantait ses ongles dans la peau du chasseur, marquant ses bras, son dos et ses fesses. Le vampire contrôlait sa soif, a mesure qu'il approchait de l'orgasme, elle devenait plus forte.

Jo le tira en arrière pour le mettre à quatre pattes et Isaac criait quasiment, savourant la situation.

« Ah Jo... Laisse-moi jouir s'il te plait. » Râla-t-il, pantelant.

« Non. » Dit simplement le vampire. Isaac ne savait pas combien de temps il allait tenir, certainement pas longtemps. Ils gémissaient ensemble. Puis Jo se retira et Isaac le regarda, le souffle court, frustré au plus haut point.

« À toi.

- Quoi?

- À toi. Pénètre-moi. » Demanda Jo. Il s'allongea sur le dos. Isaac prit quelques secondes pour reprendre ses esprits, avant d'attraper un préservatif et la bouteille de lubrifiant. Son excitation était forte, glisser le préservatif le faisait gémir. Jo sourit en entendant ses bruits.

« Contrôle toi, je n'en ai pas fini avec toi. » Dit-il. Il attrapa son cou. Il l'embrassa et laissait au chasseur quelques secondes de répit avec leurs baisers. Isaac écarta les jambes de Jo et descendit ses doigts pour les glisser doucement à l'intérieur de lui. Le vampire satisfait regardait attentivement ses mouvements avec la bouche entrouverte. Isaac prenait son temps, un sourire en coin se dessinait sur ses lèvres en même temps que l'assurance prenait possession de lui.

Il entra et son corps fût électrisé par les sensations. Jo râlait de plaisir pendant que les fesses d'Isaac se contractaient sous ses mouvements de plus en plus rapides. Ils gémissaient ensemble. Leurs lèvres se touchaient. Leurs mains passaient sur le corps de l'autre. Les cheveux étaient décoiffés. Leurs paupières étaient serrées, la vue inutile dans ce moment, le plaisir physique suffisait à tout autre sens. Ils se griffaient. Pourquoi est-ce qu'ils ne feraient pas ça toute leur vie? Tellement de plaisir en un seul instant, pourquoi souhaiter que ça s'arrête?

Et pourtant n'en pouvant plus, Isaac suppliait, sa bouche collée à l'oreille de Jo.

« Jouis avec moi. » Murmura simplement celui-ci juste avant qu'un orgasme n'anime les deux, à quelques secondes d'intervalle.

Essayant de reprendre leur respiration, Isaac se retira de son partenaire qui ne put retenir un petit bruit. Ils se couchèrent côte à côte et pantelaient dans leur sueur sur le lit douillet. Jo passa une main sur son visage et ria, bien heureux.

[Missouille_Roro]

CHAPITRE 7

UPDATE : Je suis tellement perdue que j'avais oublié d'inclure une partie de mon chapitre haha! Je l'ai remis, tout devrait être en ordre... le chantier de construction s'élargie!

À cinq heures deux du matin le téléphone d'Isaac vibra cinq fois. Une photo de Maggie s'affichait sur l'écran qui s'allumait, caché dans la poche arrière de son pantalon, froissé au pied du lit à baldaquin. Trop occupé à avaler, il n'entendit pas le troisième appel consécutif de son amie.

Jo cependant lança un regard à la boule tissu faiblement éclairé avant de gémir délicieusement.

Isaac faillit s'endormir quand le vampire était sous la douche, le bruit de l'eau qui coulait l'avait bercé doucement, son esprit calmé grâce à l'alcool et l'orgasme. Mais quand Jo sortit de la salle de bain, Isaac le vit nu, les cheveux mouillés, son corps magnifiquement sculpté par l'éclairage. Il s'était réveillé d'un seul coup.

Jo n'avait pas compris au début le regard lubrique du chasseur. Il observait Isaac avec surprise, propre, détendu, prêt à retourner à son travail. Mais il semblait si affamé, les draps pourpre cachaient à peine son corps musclé et tatoué alors qu'il l'épiait, plein d'assurance et de désirs.

Sans vraiment réfléchir, ils s'étaient rejetés dans l'action sans voir le temps passer.

Le poignet blessé d'Isaac le lançait car il était coincé dans la corde qui reliait ses deux bras, mais il l'ignorait en appréciant la morsure des liens sur sa peau pendant qu'il suçait le vampire avec motivation.

D'une main ferme celui-ci guidait les mouvements de sa tête, contrôlant la situation jusqu'au moindre détails. Il le poussa un peu plus loin et à son étonnement Isaac ne s'étouffa pas.

« Tu apprends vite à avaler à ce que je vois. » Le chasseur s'étrangla quand il ne put réprimer un rire face au commentaire de Jo. Celui-ci le retira de lui en tirant ses cheveux et s'approcha pour l'embrasser.

« T'as tout gâcher. » Dit malicieusement le vampire avant de lécher ses lèvres. Le blanc des yeux d'Isaac étaient rougis par la fatigue et un sourire narquois était posé sur ses lèvres. Jo le dévisageait attentivement.

« Est-ce que tu veux continuer? » S'enquit-il doucement. Isaac était exténué mais il ne voulait pas arrêter ce qu'ils étaient en train de faire. Il se sentait si bien, il souhaitait juste le baiser aussi longtemps que Jo le voudrait.

« Oui. » Répondit-il dans un souffle. Ils s'embrassèrent langoureusement.

« Alors enlève moi ce sourire de ta bouche avant que je ne le fasse. » Isaac essaya de reprendre son sérieux avant que Jo ne s'assît au bord du lit. Il attrapa ses cheveux pour le faire agenouiller devant lui et tira vers l'arrière pour plonger son regard dans le sien.

« Tu vas continuer ce que tu faisais mais si tu t'étouffe, tu te débrouille. - Jo se rapprocha de son oreille. – Si c'est trop pour toi tu humes trois fois. » Excité, Isaac ne se fit pas prier et l'avala de tout son long avant que Jo ne démarre quoi que ce soit. Surpris, le vampire poussa un long gémissement incontrôlé avant d'allonger son dos sur le lit.

« Fuuuuck Isaac... » Quelques minutes plus tard, le souffle rapide, il se cambra sous un deuxième orgasme. Avalant d'abord, Isaac se redressa ensuite fier de lui pour embrasser Jo qui répondait fougueusement.

Malgré leur sensibilité respective, le vampire ne résistait pas à la demande du chasseur de le pénétré. Les mains toujours liées dans son dos, Jo se glissa en lui. Déjà bien ouvert par leurs précédentes activités, Isaac savourait ces mouvements énergiques sans aucunes douleurs.

Son corps chatouillait, le plaisir emplissait dans sa poitrine comme il l'avait rarement ressenti. Ce sentiment devenait physique et créait des frissons sur chaque millimètre de sa peau pendant que des gémissements s'échappaient de sa bouche. Extatique, il jouit sans retenu.

Jo ne se retira pas tout de suite de lui. Ils restèrent quelques instants l'un au dessus de l'autre, essoufflés par l'effort. Il s'enleva et détacha Isaac doucement en faisant attention à ne pas lui faire mal. Le chasseur se retourna et s'assit pour lui faire face pendant qu'il lui massait délicatement les bras pour s'assurer que son sang circulait correctement.

Lorsque Jo touche son poignet, Isaac retint un gémissement. Il n'avait pas réalisé qu'il avait demandé autant d'effort à cette blessure à peine guérie, le vampire le remarqua.

« - Je t'ai fais mal? - s'inquiéta-t-il.

- Non, non... c'est une douleur que j'ai depuis trois semaines, ne t'inquiète pas. » Sans vouloir rentrer dans les détails, Isaac retira son poignet doucement des mains de Jo. Celui-ci était légèrement en hauteur, il le regardait sans poser plus de question mais pleins de sous-entendus dans ses yeux. Isaac rougit, comme s'il se faisait réprimandé de s'être fait mal.

Jo le laissa finalement tranquille pendant qu'ils s'allongeaient confortablement, à peu près satisfait, les deux éreintés par leurs efforts. Le soleil s'était déjà levé quand leurs yeux se fermèrent.

Isaac répondit au téléphone à seulement deux heures de l'après-midi.

Un mal de tête intense lui barrait le front pendant qu'il se réveillait dans un sursaut à cause de la nausée. Il tenta de se lever mais la vitesse de ses mouvements lui demandait beaucoup trop d'énergie. Ses amis furent la première chose à laquelle il pensa, le cerveau encore embrumé, pendant que le sentiment bien reconnaissable de la culpabilité s'emparait de lui.

Il venait passer trois jours ici et il avait réussi à disparaitre plusieurs heures sans prévenir. Isaac roula par terre et rampa jusqu'à ses vêtements. Il était clairement ridicule mais il ne voyait pas comment il aurait la force de faire autrement.

À la vue des dix appels manqués de Maggie et trois de Rémi son cœur se serra. Il appela son ami. Isabelle répondit sur le champ.

« - Isaac ?!

- Isa je –

- Tu vas bien? – coupa-t-elle. – Tu es où?

- En fait je suis encore au bar... » Dit Isaac, cherchant ses mots pour essayer d'expliquer la situation. Il entendit la voix de Maggie plus loin : Je vous l'avais dit.

« T'es avec Jo? – demanda calmement Isabelle.

- Heumoui.

- Parfait, Rémi passera te prendre dans une demi-heure. Et tu pourras prendre le bus de demain matin, comme ça on peut encore te voir ce soir. » Et sur ce, elle raccrocha. Isaac trouvait que son plan était une bonne idée mais il aurait bien aimé avoir son mot à dire dans cette histoire. Il se dit qu'ils en parleraient plus tard, encore trop embrumé par le sommeil pour rouspéter.

Il texta Johi qu'il rentrerait plus tard sans donner plus de détails et il essaya de trouver les forces pour se lever.

Il réussit à se trainer jusqu'à la salle de bain, où il passa de l'eau glacé sur son visage et bu goulûment, avant de rester un bon moment sur les toilettes.

En sortant il pouvait marcher à peu près correctement, encore endolorie par leurs activités de la veille, et ramassa ses vêtements. Pendant qu'il s'habillait il ne put s'empêcher d'observer Jo qui dormait profondément.

Le soleil assommait les vampires, Isaac parierait qu'il pourrait commencer un concert ici même sans que Jo ne bouge un cil. Le chasseur partie simplement, quelque peu triste de ne plus revoir cette personne qu'il l'avait fait jouir autant de fois mais le sourire aux lèvres pendant que la culpabilité le quittait. Il ne regrettait pas ce qu'ils avaient fait.

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La vaisselle s'entrechoquait dans l'évier, couverte d'eau savonneuse et frottée frénétiquement par Isaac. Il ne se rendait pas compte du bruit qu'il faisait, la musique dans ses oreilles était beaucoup trop forte. Il se dandinait en rythme après avoir récuré son appartement au complet - un grand ménage fait pour la première fois depuis des mois. Après être rentré de son voyage, il avait eu besoin de ranger et de réorganiser son lieu de vie qui était dans un foutoir sans nom, comme s'il cherchait à se le réapproprier pour retrouver un semblant d'identité.

Des gants de caoutchouc rose bien enfilés sur ses avants bras il avait ramassé les tasses éparpillées sur chaque surface à peu près large, frotté chaque parcelle de la salle de bain, aspiré la moindre once de poussière, serpillé tous les recoins, il avait même lavé les vitres des grandes fenêtres - désormais il était possible de voir au travers.

Isaac s'était ensuite attelé à la lourde de tâche de faire la vaisselle, accumulée depuis deux bonnes semaines entre les différentes réunions et repas. Il était environ minuit - une heure habituelle pour lui pour faire un tel exercice.

Le trajet du retour avait été suffisamment douloureux, il avait subi les cinq heures de route, triste de quitter ses amis. Également il avait pensé à Jo non sans se sentir incroyablement hypocrite d'avoir baisé un vampire après avoir fait une crise de panique dans les toilettes parce qu'il avait vu des canines.

Mais cette soirée avait été libératrice. Les séances avec Calvin n'étaient jamais prévues avant la dernière minute. Il connaissait Calvin depuis huit ans, mais leur relation était étrange. Elle était construite de passion, de besoin de se libérer et de manque d'amour. Ils connaissaient leur corps et leurs envies, ils se faisaient mutuellement confiance pour se voir nu et apprécier de s'oublier dans des fantasmes incroyable.

Mais dès qu'ils se quittaient, Isaac se sentait incroyablement seul avec la lourde sensation d'avoir vécu un moment incroyable qui s'avérait en fait être un rêve. S'était douloureux et il ne pouvait rien y changer. Alors qu'après sa nuit avec Jo il se sentait revigoré. Il était satisfait comme quand il met juste assez d'assaisonnement sur ses pomme de terre, mais en beaucoup plus jouissif.

Il ne s'était pas replongé dans les souvenirs depuis qu'il avait franchi le monte-charge. Isaac était concentré, le casque sur les oreilles décoiffait ses cheveux pendant que ses yeux étaient fixés sur sa tâche, l'esprit occupé par la musique rythmée qui faisait bouger ses hanches.

Quand il sentit une main lui agripper l'épaule.

Apeuré, il se retourna en une fraction de seconde. Le chasseur attrapa un couteau savonneux et plaqua violemment son agresseur contre le frigo. Son sang bouillonnait et sa respiration s'était accélérée pendant que la peur et la colère avait pris possession de lui.

Son bras allait s'abattre sur son ennemi quand il croisa le regard de Johi.

Terrorisé sous sa poigne, son frère lui parlait, criait probablement. Les yeux écarquillés, Isaac le délivra et lâcha son couteau dans l'évier. Il retira son casque.

« ... putain de problème !! Ça ne va pas ?! Tu as failli me tuer !! » Johi hurlait en s'éloignant à une bonne distance d'Isaac. Celui-ci n'avait pas bougé, les yeux fixés sur lui.

Quand ses lèvres se mirent à trembler. Il s'assit sur le sol de la cuisine, ses jambes ne supportant plus son poids.

Et il pleura.

Après quelques secondes de silence, son frère l'avait pris dans ses bras en lui murmurant que tout irait bien. Les deux étaient restés un moment sur le carrelage froid de la cuisine.

Isaac sanglotait sans pouvoir s'arrêter. La culpabilité l'avait frappé quand il avait croisé le regard de Johi, plus exactement à la vue de ses yeux écarquillés de terreur face à lui. Prit à la gorge par ses sentiments qui s'insinuaient dans chaque recoin de son corps, il crut qu'il explosait faute de pouvoir contenir autant de mal être en lui-même. Il débordait de douleur et les larmes étaient les traces de cette noyade interne.

Enzo était mort parce que lui, le leader du groupe avait fait une erreur de jugement face à un ennemi qu'il avait en vue depuis un moment. Il avait retourné la situation dans tous les sens pendant ses insomnies à l'hôpital : Pourquoi n'a-t-il pas essayé de tuer le vampire avant de sauver les victimes? Pourquoi ne pas éradiquer la menace avant tout? Et pourquoi les vampires étaient partis du lieu juste après ce moment là? Pourquoi ne pas se battre jusqu'à la mort?

Les vampires n'étaient pas des êtres irrévocablement méchants, ce fait était le point de départ de la souffrance d'Isaac. Il devait assumer les conséquences de se battre contre cet ennemi désigné mais souffrir de la peine d'ôter la vie de quelqu'un. Comment pouvait-il regarder Calvin? Comment Calvin pouvait les aider? Comment pouvait-il coucher avec Jo? Comment pouvait-il être aussi hypocrite?

Et sa famille, comment est-ce qu'elle s'était retrouvée impliquée d'un tel fardeau? Comment Johi faisait pour surmonter tous les échecs et essayer malgré tout jours après jours.

Enfermé dans ses pensées, il ne pouvait que pleurer. Johi ne lui posa aucune question. Il le conduit simplement dans le salon, où il l'assit sur un des sofas moelleux pour l'écouter sangloter pendant de longues minutes.

Johi savait qu'Isaac avait manqué les deux enterrements de Marine et Enzo parce qu'il était bloqué à l'hôpital. Il n'avait pas cru une seconde que son petit frère allait bien et ses doutes s'étaient renforcés quand il était parti en voyage voire ses amis de l'université. C'était les premières vacances qu'il avait pris depuis six ans.
Alors que son poignet guérissait à une vitesse incroyable, même pour un chasseur, la force physique de son frère l'avait toujours fait douter de sa force mentale, comme si Isaac avait quelque chose à compenser. Bien qu'ils n'en parlaient jamais, Johi prenait mentalement note de tout, prêt à le protéger sans la moindre hésitation.

Il retournait de la cuisine avec un verre d'eau, qu'Isaac bu goulument une fois calmé. Un bruit de satisfaction s'échappa de sa bouche quand il sentit le liquide frais glisser dans sa gorge. Il sourit quand il vit Johi lui tendre désormais une bière qu'il décapsula avec gratitude.

Son frère, une bouteille à la main, s'assit en face de lui.

Il avait une mine pitoyable et Isaac pesait ses pensées. Lui ne devait pas avoir l'air très bien avec ses yeux rougis, brûlés par les larmes salées, mais son frère avait une apparence cadavérique. Cependant il avait un air déterminé qu'Isaac voyait rarement sur son visage.

« Comment va Isabelle? » Johi détestait les silences trop longs, c'est pourquoi Isaac ne parlait pas beaucoup avec lui. Il se sentait toujours pressé de dire quelque chose d'intelligent mais il ne réussissait qu'à sortir des banalités, faute de pouvoir réfléchir et laisser la conversation venir.

« Elle m'a demandé des nouvelles de toi. Mais elle va bien. Ils vont tous très bien. » Répondit Isaac avant de prendre une gorgée.

« - Comment tu te sens d'y être retourné?

- Nostalgique. » Ce fut le seul mot qu'il trouva après quelques instants de réflexion.

Johi ne répondit pas et joua avec l'étiquette de sa bouteille comme si cela prenait toute la concentration du monde.

« Je venais te voir parce qu'il y a une réunion cette nuit. Le Conseil se retrouve juste avant, ils ne devraient pas tarder. » Expliqua Johi. Isaac hocha la tête pour montrer qu'il avait compris, mais grogna à l'idée de voir du monde.

Le conseil était constitué de six personne, Johi, Isaac, Owen, Félicité, Paule et Calvin.

Auparavant Owen occupait le poste d'Isaac. Avant que celui-ci ne rentre de l'université il guidait les combats les plus dangereux. Il s'en vantait d'ailleurs allègrement. C'était un chasseur de cinquante-quatre ans, ancien joueur de rugby, renvoyé de son poste pour agressivité extrême. Lui, expliquerait que les adversaires étaient jaloux de sa force innée de chasseur et que par conséquent il avait été victime de discrimination.
Isaac le détestait, il puait la normativité et la masculinité à pleins nez. Owen le détestait aussi, se moquant ouvertement de lui, notamment de ses préférences sexuelles – comme si ça le regardait – mais surtout lui en voulait terriblement d'avoir pris sa place à cause de sa jeunesse.

Le vieillard n'avait jamais accepté qu'il était temps de prendre sa retraite, se disait Isaac, n'ayant certainement pas envie de le voir après avoir pleuré.

Félicité était la plus vieille chasseuse de leur clan. Elle avait été la meilleure amie de leur père, ils avaient combattu côte à côte pendant une trentaine d'années. Elle était comme une tante pour lui, ce genre de personne qu'il ne croise que pendant quelques repas de famille, où ils s'échangent des banalités avant de parler des vrais potins. Isaac l'appréciait, notamment parce qu'elle avait des histoires sur son père que personne d'autre ne pouvait raconter.

Paule était la fille de Félicité. Elle était une guerrière hors paire qui semblait tout droit sortir de Matrix, autant dans sa performance que dans son style. Toujours vêtue d'un long manteau de cuire noir, elle portait des lunettes de soleils aux verres particulièrement petits. Sa mère l'avait formé depuis son plus jeune âge à combattre, elle possédait la même force qu'Isaac, si ce n'est plus encore d'agilité. Elle s'occupait plutôt des missions hors de la région lorsque des gouvernements demandaient de l'aide pour éradiquer une menace.

Le Conseil décidait chaque mission, s'occupait de la communication avec le gouvernement et étaient au courant d'absolument tout. Calvin se retrouva impliqué malgré lui comme il était fondamentale dans la lutte contre les vampires. Il dévoilait leurs faiblesses, dévoilait leur hiérarchie et leur mode de fonctionnement. Ne pas le mettre dans le Conseil aurait rendu les choses beaucoup plus complexes.

« Pourquoi cette réunion? – demanda Isaac d'une voix rauque.

- Alaric nous a donné des nouvelles informations. » Alaric était un vieux vampire qui depuis quelques mois avait décidé d'aider les chasseurs. Il fuyait les siens sans en donner la raison, probablement en exile. En échange d'informations, les chasseurs le protégeaient et le logeait en secret. Calvin avait déjà entendu parlé de lui, il ne donna aucun détails mais il conseilla au Conseil de faire confiance à Alaric : un vampire en fuite a toujours besoin d'aide, c'est une situation idéale pour soutirer des informations.

Isaac prit une gorgée de bière et se frotta le visage. Il était vraiment fatigué pour endurer une réunion. Faiblement il se leva du canapé et se traina jusqu'à la salle de bain.

« Je vais me doucher pour essayer de me réveiller. Johi?

- Oui?

- Je suis vraiment désolé pour toute à l'heure.

- Ne t'en fais pas. » Johi ne le regardait pas mais sourait faiblement, obnubilé par l'étiquette de la bière. Il leva finalement les yeux vers lui.

« Papa serait fier de tes réflexes tu sais? » Avec une grimace sarcastique, Isaac continua son chemin.


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Je rentres dans des chapitres vraiment très difficiles à écrire, on dirait que je ne sais plus trop par où prendre le bout de mon histoire pour aller là où je veux avec vous.

Bref, j'espère que ça vous plait quand même et vraiment si vous avez des commentaires n'hésitez pas!