21 ans | Fils du Docteur Facilier | Puissant et Arrogant | Avec Ayna
La situation est excitante, pleine de mystère. Le visage d'Ayna reste neutre, et son attitude menaçante, si bien qu'il est dur de savoir si elle partage mon sentiment. Je me demande si la princesse esquisse parfois un sourire sincère, et si oui, en quelles circonstances. De mon côté, j'ai l'air parfaitement détendu, malgré la flèche pointée vers mon visage, et ce n'est pas feint. Mon esprit tourne à mille à l'heure, voyant toute les possibilités, faisant des centaines de scénarios à la fois, mais je ne crains pas pour ma vie. Il est maintenant évident que la princesse ne va pas tirer, et honnêtement, je me demande même pourquoi elle se fatigue toujours. Le danger écarté, il ne reste que l'inconnu, mon amant préféré. Je n'aurais pas voyagé autant si je n'étais pas amoureux de la découverte. Certes, de base, je voulais lever la dette qui pesait sur moi, et j'étais un gamin fraîchement orphelin, terrifié à l'idée de finir comme son père, il faut bien l'avouer. Mais plus je voyageais, plus je voyais ce que j'ignorais, et plus je voulais en savoir plus. Je suis orgueilleux, comme mon père, c'est un trait de personnalité qui lui a couté la vie, et qui n'est pas près de me quitter, je le sais. Tout ce que je peux faire, c'est en avoir conscience. Accumuler des expériences de vie est un bon remède pour ça. Voir où j'ai échoué, prendre la mesure de ce que j'ignore, recommencer, faire mieux. Je ne serais pas un magicien aussi puissant si je m'étais contenté de faire un pacte avec les lowas, je suis là où j'en suis parce que j'ai étudié patiemment, évalué les possibilité, que je me suis ouvert à autant de cultures que possible, parce que je suis assez ambitieux pour vouloir accomplir tout ce qui me sied, assez orgueilleux pour me dire que c'est possible, et assez curieux pour rester ouvert d'esprit et voir tout le chemin qu'il me reste à parcourir. Je ne peux pas clamer d'avoir moins de défauts que mon père, ou les autres crocs-mitaines dont on entend parler à travers les différents royaumes, mais la différence entre eux et moi, c'est que je les vois, je joue les équilibristes avec, conscient du risque et du vide sous moi, et j’avance là où eux sont tombés. Je suis meilleurs qu'eux, de loin. Je suis pas le petit sorcier vaudou prodiges qui marche dans les traces de son papa comme beaucoup s'imagine, je suis les vestiges d'un orphelin qui a regardé le monde autour de lui et a su survivre, s'adapter méthodiquement plutôt que d'être tué, et qui s'est élevé au dessus de tout ça. Et aujourd'hui, je suis un homme complètement libre, ce que mon père n'a jamais été. C'est le genre d'aventure qui devrait réveiller en moi un sentiment de plénitude, de joie, de l’enthousiasme... Une grande aventure s'annonce, n'est-ce pas? Alors pourquoi je ne ressent rien? J'ai attendue ce moment si longtemps, peut-être qu'une part de moi ne le réalise pas? Ou bien que j'ai encore trop à faire avec la malédiction de Séraphina? Ne pas pouvoir mettre le doigt sur l'origine de ce sentiment est plus que frustrant, si bien que je suis ravi de me concentrer sur Ayna, qui me fait l'effet d'une bouffée d'air frais, sans vouloir faire de mauvais jeux de mots. J'ai toujours considéré que tout être magique devait être limité, d'une façon où d'une autre. Mais pas la reine Elsa d'Arendelle. Celle dont les pouvoirs ne cessent de croître, qui peut jeter une malédiction sur tout un royaume en un clin d’œil, donner la vie à ses créations, même créer des textiles à partir de rien, et qui ne semble changer que pour le mieux, si ce n'est pour l'existence de Joan et Ayna, les deux pommes pourries d'Arendelle. Ce pouvoir d'origine inconnue, qui semble ne pas avoir de limite, mêlée à la magie ancienne de mon peuple, le tout tenant dans une jeune femme au teint froid et aux cheveux couleur de nuit, dont le cœur froid et blessé exulte de colère, ça, ça a de quoi me passionner. Je n'ai pas de problèmes à mettre mes interrogations sur moi-même de côté pour me concentrer sur elle. Je suis un problème que je résoudrais tranquillement de mon côté, l'archère devant moi est une énigme que je brûle de résoudre immédiatement, même si j'ai conscience du danger qu'elle représente, et que je dois m'y prendre prudemment.
Quand je la défie de deviner ce que je suis allé faire dans la grotte, elle comprends très rapidement que c'est à propos d'Angie. Elle est intelligente, bien. Elle s'imagine cependant que j'ai passé un pacte quelconque avec la génie, ce qui est faux, ce fut aussi simple que de frotter une lampe. J'aurais libéré Angie sans hésitation si elle me l'avait demandé ceci dit, elle ne doit rien à personne, et je ne sais que trop bien ce que c'est que d'être privé injustement de sa liberté, mais elle a refusé, plus bête ou plus noble que moi. La menace d'Ayna ne me fait pas beaucoup d'effet, en effet, même si j'ai volé un vœux, je ne suis et ne serai probablement jamais la priorité des villageois. Et puis très franchement, peu d'entre eux me font peur, et ils ont besoin de moi, je suis sûre que les plus intelligents le savent.
-Tsst, à vaincre sans péril on triomphe sans gloire, ce serai un peu en dessous de toi de te contenter d'aller demander à la génie, non? Je suis sûre que tu peux faire mieux que ça par toi-même.
Et puis je suis sûre qu'elle n'aimerai pas perdre l'avantage du secret de son existence après des villageois, elle qui avait été si discrète jusque là... Ayna est une stratège, mais je pense qu'elle a sans doute un petit faible pour faire des révélations dramatique, et ce serai dommage que je la prive de ce plaisir.
Je lui demande ensuite pourquoi elle se prive du plaisir de me planter une flèche dans le crâne, et elle me répond que pour les villageois, elle les laissera s'entre-tuer, mais qu'elle aime le chaos et le défi, ce dans quoi je me retrouve, et qui me fait esquisser un sourire sincère.
-Et ça t'arrangerai qu'ils s'entretuent avant, ou après qu'ils aient réglé la question de Séraphina?
Son monde idéal est-il froid et mort, ou bien au contraire est-il pleins de vie qu'elle se réserve le plaisir d'écraser elle-même? Est-elle avec, ou contre moi? Par ailleurs, je ne miserai pas comme elle sur le fait que le groupe va s'entretuer, il est chaotique et disparate, certes mais je pense qu'ils seront un minimum capable de travailler dans un but commun.
-Je suis ravi d'être ton défi. Nous sommes sur la même longueur d'onde et ça me plaît, même si ça veut dire qu'elle pointe sa flèche sur mon front depuis 10 minutes et que ça commence à être lassant. Elle a besoin de moi et j'ai besoin d'elle, un lien nous uni malgré notre volonté, mais nous somme tous les deux du même calibre, et faire avec nous convient.
Puis elle abaisse son arc et nous nourrissons sa panthère, et je suis heureux d'avoir l'occasion d'approcher un léopard des neiges d'aussi prêt, allant jusqu'à lui gratter le cou. Je continu d'interroger Ayna avec des questions détourner, et elle choisit finalement de mettre fin à mes sous entendu, en me fixant droit dans les yeux, ses iris couleurs glaciers rencontrant les miens, d'un noir si profond qu'on peut à peine distinguer ma pupille. J’apprécie sa franchise, et le fait qu'elle laisse enfin tomber le masque, au moins un peu. Cependant, il y a un hic.
-Tu veux un laquais, je clarifie.
Elle a beau enrober tout ses dires de promesses et de louanges, il n'est pas dur de voir le fond de son message. J'ai des doutes sur l’alignement de ce qui lui semble juste et ce qui me semble juste. Je pense qu'Ayna est pire que moi. Je pense que contrairement à moi, elle n'a pas conscience des choses en elle qui pourrait la faire tomber dans l'abysse, ce qui fait d'elle une alliée comme une ennemie dangereuse.
-J'apprécie ton honnêteté, mais je ne te suivrais pas sur cette route. Mais un marché m’intéresse, cependant.
J'aime les négociations, j'aime les jeux de stratégies et de pouvoir qu'elles incarnent, et je suis heureux qu'elles commencent enfin. Elle sait que son aura est ce qui m'a intrigué en premier chez elle, c'était même son entrée en matière, si bien que je peux être clair.
-Je t'initie au vaudouisme, et tu m'aides contre Séraphina. En fonction de la fructification de cette première alliance, peut-être que je serai plus ouvert à renégocier ta première proposition.
Je veux voir comment sa magie fonctionne, je veux voir quelle genre de reine elle pense être, je veux la voir sous la contrainte d'accepter qu'il y a des forces supérieur à elle. Je veux qu'elle apprenne à me voir comme un véritable allié plutôt qu'un marche-pieds duquel elle peut se débarrasser à tout moment, et là, et seulement là, peut-être que je considèrerai de l'accompagner sur le trône d'Arendelle. Si on fait un marché à long terme, il commencera sous mes conditions, pas les siennes.