SOMBRE FAERIE - DARK ROMANCE

Postez ici tous vos écrits qui se découpent en plusieurs parties !
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Mimi123

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SOMBRE FAERIE - DARK ROMANCE

Message par Mimi123 »

Bonjour à tous :)

Me revoilà de retour pour une histoire, que je réécris et que je compte bien finir :D

Synopsis : Journaliste, je me vois offrir l'opportunité d'une vie, lorsqu'on m'invite à me rendre en Faerie pour écrire un article sur une espèce fort mystérieuse : les faes.

Tout le monde sait qu'embarquer en Faerie est un périple dangereux. Des incidents étranges frappent toutes les personnes qui s'y sont aventurées et à l'heure actuelle, aucune information sur ce qu'il se passe là-bas n'a encore fuité.

Mais le mystère ne restera pas longtemps enfoui, car je suis déterminée à écrire l'article qui propulsera ma carrière.

Je ne m'attendais toutefois pas à vivre un tel cauchemar, une fois embarquée dans cette aventure...

Les faes sont charmants. Ils le sont même un peu trop. Et si leur colère est terrible, rien n'est pire que leur amour.

DISCLAIMER

Avant de commencer à lire cette histoire, je dois vous prévenir que celle-ci diffère un peu de ce que j'écris habituellement. Je change un peu mon registre et j'avoue que je suis toute aussi intriguée que vous, de savoir ce que ça va donner.

J'ai toutefois un petit disclaimer à faire :

Cette histoire sera une dark romance. Cela veut dire que la romance dont il sera question dans ce bouquin n'est pas toujours très saine. Le protagoniste masculin n'est pas quelqu'un de "gentil ou sympa" (paaaaaasssss du tout !). Il sera manipulateur, égoïste, froid, parfois même cruel en paroles. Bref, il sera loin de ressembler à un héro et même s'il évoluera positivement durant l'histoire et qu'il changera au contact de l'héroïne, il ne deviendra pas soudainement super gentil.

Et bien que la dark romance restera quand même "relativement gentille", je préfère prévenir qu'elle reste dédiée à un public averti. En effet, cette dernière contiendra des scènes non destinées à un public jeune.

J'espère vraiment que vous tiendrez compte de mon avertissement.

A ceux qui restent, je croise les doigts pour que l'histoire vous plaise et je suis, évidemment, ouverte aux critiques constructives !

P.-S.: j'adore les commentaires ! Donc, si vous voulez m'encourager à persévérer dans cette histoire, c'est une bonne façon de me motiver :P
Mimi123

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Re: SOMBRE FAERIE - DARK ROMANCE

Message par Mimi123 »

Voici quelques images, représentatrices de certaines scènes de mon livre pour vous donner un avant-goût de l'aventure dans laquelle vous embarquez ;) :D

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Mimi123

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Re: SOMBRE FAERIE - DARK ROMANCE

Message par Mimi123 »

Prologue : CAYLA


— Cayla, Jacob te demande dans son bureau.
Un instant décontenancée par l'interruption de mon collègue, je laisse tomber le rapport que j’étais en train de corriger et reporte immédiatement mon attention sur mon interlocuteur. Les yeux levés vers son visage, je l'observe, les sourcils froncés. Que peut bien me vouloir le directeur ? Qu'est-ce que j'ai bien pu faire pour me faire convoquer auprès de lui ? Alors que je m'interroge, Patrick me regarde avec amusement en penchant la tête légèrement sur le côté.
— Tout va bien, Cayla ?

Me sortant de mes pensées, mes yeux se posent sur le sourire communicatif de mon collègue et mes lèvres s'étirent. Rapidement, je hoche la tête.
— Oui, je suis juste un peu distraite.
Le sourire de mon homologue s'agrandit encore. Ses yeux bleus me fixent avec douceur et d'une voix grave, il tente de me rassurer :
— Pas de panique. Jacob est de très bonne humeur aujourd'hui et semblait vraiment impatient de discuter avec toi. A mon avis, c'est une bonne chose qu'il veuille te voir dans son bureau.
Je sens la tension s'alléger et le poids sur mes épaules me semble moins lourd. Avec reconnaissance, je remercie mon collègue et me lève pour aller voir par moi-même ce que le boss me veut.

Lorsque je franchis la porte de son office, le directeur ne lève pas tout de suite les yeux vers moi. Il parait concentré et tape avec ardeur sur son clavier d'ordinateur. Il semble inspiré... Pour ne pas interrompre son élan créatif, je demeure immobile devant lui et attend sagement qu'il me remarque.

Au bout de quelques minutes, ce dernier relève enfin la tête et son sourire est titanesque. Stupéfaite, je me demande vraiment ce qui a pu le mettre dans une telle humeur. Jacob n'est jamais souriant. Ou, en tout cas, très rarement.
— Cayla, je suis content de te voir. J'ai une grosse opportunité pour toi, m’informe-t-il d'une traite, excité.

Les yeux légèrement écarquillés, je suis de plus en plus intriguée.
— Comme tu l'as peut-être déjà entendu, pour la première fois depuis longtemps, les Faes nous accordent le privilège de participer à la célébration de l'équinoxe du printemps en leur compagnie. La reine Maëlys et le roi Treyvir ont distribué une cinquantaine d'invitations à travers tout le pays, annonçant que ceux qui détiendraient ces cartes bénéficieraient du privilège de passer une semaine en Faerie sous leur protection.

Le front plissé, je l'écoute et commence à deviner où va amener la conversation.
— Je suis parvenu à me procurer l'une de ces invitations, poursuit-il, fou de joie. Comme tu t'en doutes, c'est une incroyable opportunité d'en apprendre plus sur eux et ça peut faire l'objet d'un article légendaire qui pourrait nous projeter au top ! lâche-t-il, fébrile, les yeux brillants.
Ma gorge me semble soudainement sèche. C’est bien ce que je craignais…
— Tu souhaites que j'aille en Faerie pour écrire un article ? croassé-je, stupéfaite.
N'est-il pas au courant de ce qui arrive aux gens qui repartent de la Faerie ? N'a-t-il pas entendu parler des accidents ?

Il y a cinq ans, tout le monde parlait de ces pauvres gens qui étaient revenus du territoire féérique. Aujourd'hui, tous sont décédés, certains quelques jours seulement après leur retour, et d'autres après plusieurs mois. Aucun n’a été épargné. La mort les a touchés un par un. D’où les rumeurs qu’une malédiction toucherait tous les visiteurs de la Faerie.

Hochant la tête avec vigueur, mon boss reprend :
— Cayla, tu imagines comment un tel article pourrait faire décoller ta carrière ? Tu es l'une de mes journalistes les plus prometteuses et je sais que tu mérites un sujet à la hauteur de ton talent.
Hum... Nerveuse, je mordille ma lèvre inférieure. Je me rends bien compte que Jacob joue sur les compliments pour m’amadouer, mais une partie de moi reste flattée.
Je n’oublie cependant pas le risque que représente « cette superbe opportunité ».
— Et à propos des accidents...
— Tu n'as pas à t'inquiéter, me coupe Jacob nonchalant, un geste désuet de la main. Il n'a jamais été établi que ces événements n'étaient pas simplement des coïncidences, et lors de ton séjour en Faerie, tu bénéficieras de la protection du roi et de la reine Fae.

Agitée, mes mains triturent discrètement le bas de ma blouse.
— Peut-être, mais je ne suis pas sûre que...
— Ou peut-être préfères-tu que je donne le carton d'invitation à Jenifer ? m'interrompt-il fermement, un sourcil relevé.

Ma bouche se referme aussitôt et mes lèvres se pincent. Voilà qu’il sort la carte ‘Jennifer’. Une vague de colère me submerge. S'il y a bien une de mes collègues que je ne supporte pas ici, c'est bien elle ! Et Jacob est parfaitement au courant de notre rivalité.
— Bien sûr que non, marmonné-je, irritée.

Ravi de mon revirement, les lèvres de mon interlocuteur s'étirent à nouveau. Fouillant dans un de ses tiroirs, je le vois sortir une enveloppe entièrement noire. Les yeux de mon patron sont fixés aux miens alors qu'il me tend l'enveloppe.

Expirant lentement, je m'avance pour prendre le carton d'invitation en main. Celui-ci semble peser lourd et je regrette presque aussitôt ma décision de le saisir. Est-ce vraiment une bonne idée ?
— Tu pars dans cinq jours, me fait savoir Jacob en reposant son attention sur l'écran de son ordinateur.
De toute évidence, je suis congédiée.

Prenant une profonde inspiration, je quitte la pièce et le pas trainant, retourne à mon modeste espace de travail. Je m’assois ensuite bruyamment sur ma chaise de bureau et ne lâche pas des yeux l'enveloppe entre mes mains. Avec des doigts tremblants, je l'ouvre pour en sortir le carton d'invitation. Ce dernier est aussi noir que son contenant et cette couleur sombre me noue l'estomac. J'espère que ce n'est pas un présage de ce qui m'attend. Mes yeux se dirigent ensuite vers les lettres calligraphiées en blanc sur le carton.

Avec nervosité, je lis les quelques lignes.
« L'heure est venue d'entrevoir un nouveau monde.
La fête de l'équinoxe du printemps est une tradition sérieuse que nous serions ravis de partager avec vous. Celle-ci changera votre vie à tout jamais. L'heure est à la magie et l'aventure. Venez nous rejoindre et découvrir ce qui se cache de mieux en Faerie.
Nous vous attendons avec impatience
».


Mon souffle se coupe et les battements de mon cœur s'accélèrent brusquement en terminant ma lecture. J'ai vraiment un mauvais pressentiment et pourtant, je refuse de laisser passer cette opportunité. Je souhaite à tout prix éviter le regret de ne pas avoir saisi cette chance. Hors de question pour moi de laisser ma peur être un obstacle. Rassénérée, je me motive silencieusement.
Plus de retour en arrière. C'est décidé, je pars en Faerie ! J'espère simplement ne pas commettre la pire erreur de ma vie, car j’ai bien l’intention de survivre à ce périple.
Mimi123

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Re: SOMBRE FAERIE - DARK ROMANCE

Message par Mimi123 »

CHAPITRE 1 : CAYLA


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C'est le jour J. Je n'arrive toujours pas y croire. Ces derniers jours sont passés tellement vite !

Mes mains sont moites à la pensée que je vais bientôt partir en Faerie. Je ne m’en vais qu'une semaine et pourtant, j'ai l'étrange impression de m’y aventurer bien plus longtemps. Par précaution, j'ai même payé le loyer de mon appartement en avance et j'ai demandé à ma voisine de palier d'arroser mes fleurs le temps de mon absence. Franchement, elle est adorable d'avoir accepté, car Juliette sait pertinemment que je suis une accro aux plantes.

Quand j'étais petite, papa m'offrait souvent des fleurs et j'adorais sentir leur parfum dans toutes les pièces. Désormais, je ne peux pas vivre sans. Même en appartement, je n'ai pas su m'empêcher de collectionner toute sortes de plantes. Elles en débordent presque de ma petite terrasse, mais à chaque fois que mes yeux se posent sur elles, je me sens apaisée. J'ai toujours aimé la verdure et devoir m'occuper de mes fleurs me fait me sentir moins seule.
Tic. Tac. Tic. Tac.

Le bruit des aiguilles de ma montre me ramène à la réalité et les battements de mon cœur s'emballent. Plus que quelques minutes... Installée sur une chaise de la cuisine, je jette des regards à droite et à gauche. Je ne sais même pas vraiment à quoi m'attendre. Sur le papier que je tiens en mains, il est juste marqué qu'ils passeront venir me chercher pour m'emmener.

Angoissée, je mordille dans ma lèvre inférieure et finis par sortir mon téléphone de ma poche pour appeler mes parents. Je ne les ai pas encore prévenus de mon départ, car je sais que l’annonce va les rendre nerveux et, pour être tout à fait honnête, je ne me sentais pas prête à les affronter. Cependant, il ne reste qu'une petite vingtaine de minutes avant que les Faes ne me prennent avec eux et je ne peux pas tout quitter sans prévenir ma famille.
— Cayla ? demande doucement la voix de ma mère de l'autre côté du fil.
Rien qu'en l'entendant, je sens les palpitations de mon cœur ralentir.
— Oui, maman, c'est moi. Tu peux aller chercher papa ? J'ai quelque chose d'assez urgent et important à vous dire...
— Ma chérie, soupire-t-elle gentiment, comme tu le sais, ton père voyage beaucoup pour son travail. Et malheureusement, il n'est pas encore rentré de son dernier voyage d'affaires. Il ne revient que dans quelques jours...

Je grimace et serre les poings, furieuse contre moi-même d'avoir attendu aussi longtemps pour les contacter. Mince. J'aurais vraiment dû appeler plus tôt.
— Ce n'est pas grave. Tu pourras lui dire quand il reviendra... En fait, je dois partir aujourd'hui pour la rédaction d'un de mes articles et je voulais vous appeler pour vous informer que je ne serai pas joignable cette semaine.
Un court silence plane avant que ma mère ne l’interrompe.
— Tu pars où ?
La question tant redoutée… Je me mords la langue avant de murmurer :
— En Faerie.

Un calme s'installe immédiatement, et gênée par cette atmosphère lourde, je commence à enrouler une mèche de mes cheveux roux autour de mon index. Bon sang ! Comment se fait-il, qu'à mon âge, ma mère me fasse toujours aussi peur ?
— C'est une blague ?
Le ton employé par ma mère est sec. Mal à l'aise, j'enfonce mes dents dans ma lèvre inférieure.
— Non...
— Cayla Lopez ! éructe ma mère, froidement. Tu te fous de moi ?! Tu sais ce qui arrive aux gens qui reviennent de Faerie ?!
Mes traits se crispent.
— Oui, maman, je sais. Mais rien n'a jamais pu démontrer que ces incidents n'étaient pas purement accidentels... Et puis, insisté-je, si j'arrive à rédiger un article sur la Faerie, cela pourrait vraiment contribuer à projeter ma carrière en avant.
Je n’ai pas besoin de voir ma mère pour savoir qu’elle désapprouve.
— Est-ce que le jeu en vaut vraiment la chandelle ? soupire maman. Risquer ta vie pour pouvoir écrire un superbe article et faire décoller ta carrière ?
— Je ne mourrai pas, maman, protesté-je avec douceur. Et c'est une chance qui ne se reproduira pas deux fois.
Je sens ma mère prête à riposter, mais je l'interromps avant qu'elle ne puisse former la moindre objection :
— De toute façon, ma décision est prise et c’est trop tard pour changer d’avis. Je serai partie dans moins de cinq minutes.
J’imagine sans peine le froncement de sourcils de ma mère.
— Et tu me préviens seulement maintenant ? Cayla, si tu survis, rappelle-moi de te tuer moi-même pour ton idiotie, lâche-t-elle, agacée.

Malgré la situation, un sourire se dessine sur mes lèvres en l'entendant parler de m'assassiner.
— Je te le promets, maman.
Le temps s'écoule, et ni l'une ni l'autre n'échange un mot.
— Plus sérieusement, fais attention à toi, d'accord ? souffle soudainement ma mère, soucieuse.
Je hoche la tête puis, réalisant qu’elle ne me voit pas, chuchote mon acquiescement.

Pile à cet instant, quelqu’un toque à ma porte et manque de me faire sursauter. Le regard fixé sur la source du bruit, je raccroche distraitement et m'immobilise complètement durant un moment. La gorge sèche, je me lève doucement pour aller ouvrir. Est-ce déjà eux ?

Très lentement, j'abaisse la clenche et retenant ma respiration, ouvre le passage à mes invités. Mes sourcils se haussent de stupéfaction en apercevant deux jeunes adultes devant moi. Ces derniers, avec un air avenant, me sourient et entrent chez moi sans hésiter une fraction de seconde.

Alors qu'ils passent à côté de moi, je note béatement leurs oreilles en pointe. Celles-ci sont plus visibles chez le jeune garçon, du fait de ses cheveux blonds coupés courts et mes yeux restent, malgré moi, longtemps focalisés sur leur bout pointu.
— Bonjour, je m'appelle Lyra. Mon frère et moi avons senti l’énergie magique de la Faerie jusqu’ici. Est-ce bien vous qui détenez l’un des cartons d'invitation ? m'interroge la voix crystalline de la jeune fille.

Détournant mon attention des oreilles du garçon, mes yeux se posent sur la fille. Ses cheveux blonds entourent joliment son visage et lui donnent l'aspect d'un ange. Avec surprise, je remarque qu’elle me dépasse de quelques centimètres en taille. Le visage penché vers ma personne, ses yeux bleus sont fixés sur moi et pétillent d'amusement.
— O-oui, bafouillé-je en pointant du doigt l'invitation que j'ai laissée reposer sur ma petite table de cuisine.

Le sourire de mon interlocutrice s'étire davantage. Frappant dans ses mains avec enthousiaste, la jeune fille s'exclame :
— Parfait ! Nous pouvons désormais rentrer, alors ! Winter, tu t'occupes de sa valise ?

Passant une main derrière sa nuque, le jeune fae grommelle un peu dans sa barbe, mais amorce un pas dans la direction de mes affaires. Les yeux écarquillés, je l'observe perplexe.

Je dois dire que cette rencontre ne se passe pas du tout comme je l'avais imaginée... J’ai toujours cru que les faes différaient énormément de nous et je ne pensais pas les voir adopter un comportement presque… normal.
Ils ont toujours été si mystérieux dans leurs approches avec les humains ! Je pensais que nos cultures seraient à l'opposé l'une de l'autre, mais... cela ne semble pas être le cas. Lyra et Winter ressemblent en tout point à des jeunes humains. Le seul détail qui les sépare du commun des mortels est leur physique élancé et leurs oreilles atypiques, mais c'est loin d'être remarquable.
— Vous êtes prête ? intervient subitement Lyra avec douceur.

Sa voix me ramène efficacement au présent et je hoche vaguement la tête. Intriguée, je ne me retiens toutefois pas de poser des questions.
— Hm... Pourriez-vous me dire comment irons-nous en Faerie ?
— Oh, c'est très simple. Il existe de nombreux portails qui relient la Terre à la Faerie. L'astuce est de savoir où ils se situent et de voir par-delà l'illusion pour pouvoir les traverser et se rendre de l'autre côté.
Des portails cachés ? Ma curiosité est définitivement piquée. Sans hésiter plus longtemps, je ramasse mon invitation et suis les deux faes.
— Au fait, comment vous appelez-vous ? m'interroge la jeune fille alors que nous descendons l'escalier.

Je suis distraite lorsque je lui donne mon prénom, car je me sens coupable de voir le pauvre garçon qui traine derrière nous pour se charger de descendre mon énorme valise. Ce dernier se démène comme il peut, mais je vois bien par sa respiration irrégulière que la besogne n'est pas facile.
En plus, je ne lui facilite pas la tâche, j'habite au cinquième étage.
— J'aime bien ce nom, commente Lyra avec enchantement.
Je la remercie brièvement, un peu troublée par son air aussi réjoui. Jamais personne n'avait paru aussi heureux de connaitre mon patronyme.
— Et vous vivez seule dans cet appartement ?
— En effet, je vis seule. Et tu peux me tutoyer, tu sais ?

Tout le long du chemin, Lyra poursuit son interrogatoire et me questionne sur tous les détails de ma vie. Ses questions me mettent un peu mal à l'aise, mais étant moi-même de nature curieuse, je comprends son intérêt pour la vie humaine et essaie du mieux que je peux de lui répondre.
— Lyra, laisse-la un peu tranquille, lui reproche son jeune frère avec une note d'avertissement dans la voix.
Aussitôt a-t-il parlé que l'expression enjouée de la jeune fille disparait avant de réapparaitre une seconde plus tard.
— Pardon, s'excuse-t-elle avec une mine contrite.
— Ce n'est pas grave.
Je lui adresse un léger sourire, pour ne pas qu'elle s'inquiète de m'avoir vexée, et suis heureuse de la voir me le retourner.
— Nous y sommes presque, m’indique-t-elle ensuite.

Intriguée, mes yeux voyagent autour de nous. Il fait désormais nuit et il n'est pas facile de voir quoi que ce soit, mais je reconnais quand même le parc de ma ville. Incroyable. Un portail en plein milieu de la ville pour se rendre un Faerie ?
Jacob avait raison. Cet article est vraiment une aubaine... Ça va changer ma vie !

Lentement, nous nous enfonçons de plus en plus dans les bois et nous éloignons du chemin aménagé par les autorités publiques. Je suis fébrile à l'idée de faire ma première rencontre avec la magie et la Faerie. L'excitation guide chacun de mes pas et le vent, qui fait virevolter mes cheveux dans tous les sens, ne me ralentit pas. Je suis une boule d'énergie et je sens mon sang bouillir dans mes veines.

Soudainement, mes compagnons s'arrêtent devant deux arbres majestueux dont les troncs et les branches semblent s'être entrecroisés. Les deux chênes semblent s'être imbriqués l'un dans l'autre et seul un petit espace, de la taille d'un petit être humain, parait encore les séparer.
— C'est ça, le portail ?
Les jeunes faes hochent la tête en même temps.
— Il suffit de passer par le petit passage qui se trouve entre les deux arbres et vous serez en Faerie, me révèle Winter.
Les sourcils froncés, je ne peux m'empêcher de m'interroger.
— Et jamais aucun humain – je pense aux enfants – n'est passé par ce portail sans le vouloir ?
Mes deux accompagnants se jettent brièvement un regard avant de répondre.
— C'est déjà arrivé, en effet, raconte Lyra tranquillement. Mais nous les renvoyons alors de l'autre côté assez rapidement.
Mon front se plisse.
— Aussi simplement que ça ? Vous les renvoyez ici ? Comment ça ne se fait qu’aucun d’entre eux n'ait parlé de ces portails ? D’ailleurs, n'avez-vous pas peur que les humains que vous emmenez aujourd'hui en Faerie ne décident de parler des portails par lesquels ils sont passés ?

Pendant une brève seconde, il me semble apercevoir une lueur sombre traverser le visage des deux faes, mais lorsque je cligne des yeux, celle-ci n'est plus là et j'ai l'impression de l'avoir imaginée.
— Nous demandons généralement aux gens qui passent par chez nous, explique calmement Winter, de garder secret les emplacements des portails. En échange de quoi, nous leur offrons une expérience hors du commun en Faerie.
— C'est la seule chose que nous vous demandons de ne pas dévoiler lorsque vous rentrerez chez vous, complète Lyra avec légèreté.

J'acquiesce, cependant quelque chose me chiffonne toujours.
— Alors, tout est une question de confiance ? demandé-je, suspicieuse.
— Pas complètement, nuance Lyra. La Faerie se protège, en quelque sorte, elle-même. Comme peu d'humains le savent, notre terre est vivante. Ce n'est pas vraiment comme ici. En Faerie, la terre entretient une relation particulière avec ses habitants. Et pour se protéger elle et les siens, elle empêche quiconque de parler de l'emplacement des portails. Vous vous en rendrez compte quand vous rentrerez chez vous. Vous serez incapable de parler à qui que ce soit des origines du portail.
Sérieusement ? Je suis abasourdie.
— La Faerie est vraiment vivante ?

Amusés, les deux faes acquiescent ensemble.
Mon cœur bat la chamade dans ma poitrine. Malgré une petite pointe d'angoisse, je suis encore plus excitée à l'idée de découvrir ce nouveau monde.
— Je passe la première, signale Lyra, et puis, vous me suivez.
Je hoche la tête, impatiente. Je ne retiens cependant pas mon hoquet d'étonnement, lorsque sous mes yeux, la jeune fae disparait à travers le portail.

Les mains un peu tremblantes, je m'avance à mon tour. Le trou est relativement petit, mais en se contorsionnant un peu, j'arrive à passer une jambe et puis, l'autre. Ensuite, mes bras qui s'accrochent aux branches au-dessus de ma tête m'aident à me pousser en avant. Je débarque tête la première en Faerie.
Je reste béate devant ce qui m'attend. C’est incroyable !
Mimi123

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CHAPITRE 2 : ARON


Je les observe et suis loin d'être impressionné. Adossé contre le mur de la salle du château, un verre d'ambroisie en main, mes sourcils se froncent en voyant peu à peu le bétail arriver. Il y en a de toutes sortes : des minces, des gros, des grands, des petits, des femelles, des mâles, des blonds, des bruns, ... Aucun ne se ressemble, mais ils ont tous une chose en commun : ils sont pitoyables.

« Ils me feraient presque pitié », pensé-je, méprisant, en buvant lentement une gorgée de mon breuvage.

Leurs expressions béates lorsqu'ils arrivent ici, me font intérieurement grimacer. Qu'ils sont stupides et pathétiques. L’avis tranché de mon père sur le genre humain résonne en moi. Même si j’aime à penser que ce salaud n’était qu’un abruti fini, il avait au moins raison sur une chose : les humains ne méritent aucunement notre indulgence. Leur naïveté me laisse sans voix et je dois me forcer à rester de marbre et à ne pas laisser transparaitre mon dégout sur mon visage.
Pas le choix, je dois jouer le jeu comme tout le monde.

Certaines humaines, en arrivant, me jettent des coups d'œil appréciateurs et malgré mon aversion pour leur espèce, je force mes lèvres à s'étirer et leur adresse un clin d'œil charmeur. Lorsque j'en vois une rougir, je n'ai qu'une pensée : lamentable.

C'est amusant de voir comme nos espèces peuvent se ressembler physiquement et pourtant... un monde nous sépare. Nous ne sommes en rien pareil. Heureusement.

Buvant une autre gorgée, je sens l'impatience me gagner. Ma mâchoire se contracte et mes épaules se tendent imperceptiblement.
Nous arrivons bientôt à la fin du décompte et je ne vois toujours nulle part ni mon frère ni ma sœur. Que peuvent-ils bien faire ? J'espère qu'ils ne se sont pas perdus...

C'est leur première fois sur Terre. Lyra et Winter ont été choisis par la reine elle-même pour réaliser cette mission, et même si c'est un grand honneur pour notre famille, je suis bien content de ne pas être à leur place. Une fois m'a suffi !

La Terre est un endroit sale et nauséabond pour lequel je n'ai aucun intérêt. Ce monde est mon idée de l'enfer. Je ne comprends vraiment pas comment certains faes peuvent réussir à y séjourner sur de longues périodes. Il y a du fer quasiment partout... Ma lèvre supérieure remonte en me souvenant de mon voyage là-bas. Plus jamais.
Je ne supporte ni la Terre ni ses habitants. Tellement faibles.

Soudain, j'aperçois les deux têtes blondes que j'attendais faire leur entrée dans la salle. Mes épaules se relâchent presque instantanément et soulagé, je les vois me chercher discrètement du regard. Lorsqu'elle me voit, Lyra arbore un air satisfait et je ne peux pas m'empêcher de sourire en voyant l'air agacé et frustré de mon petit frère derrière elle.
Vu leurs expressions, ils ont dû tomber sur une femme...

Intrigué, mes yeux passent ensuite sur la jeune humaine rousse qui semble les suivre. Mes sourcils se relèvent légèrement en voyant sa chevelure flamboyante. Une rouquine, tiens donc.

Malgré le fait qu'elle arbore ce même air d'étonnement que je retrouve chez ses congénères, ses cheveux lui confèrent un air unique et attirent l'attention sur elle. Leur couleur vive est saisissante. En revanche, elle est petite. Entre ma petite sœur et mon petit frère, la jeune humaine semble presque minuscule.

Le front plissé par la perplexité, je la contemple avec attention. La bouche ouverte dans ce qui semble être une expression d'émerveillement, je vois ses yeux voyager partout. Elle parait aussi subjuguée par la Faerie que tous les autres avant elle.
Rien d’exceptionnel donc.

Soudain, je la vois tourner la tête vers ma sœur, une question au bout des lèvres. Lyra, en bonne hôtesse, détourne alors sagement son regard vers la rouquine et y répond avec enthousiasme. Quelques minutes plus tard, les deux jeunes femmes discutent toujours ensemble et se dirigent vers une table où s'asseoir.

Je suppose que ma sœur est en train d'informer l’humaine du discours que va faire notre roi et notre reine... Je souffle, agacé, en repensant à ce qui nous attends pour les prochains jours. Vivement que cette semaine se termine vite.

Ennuyé, je reporte mon attention sur mon jeune frère. Winter est justement en train de venir vers moi.
— C'est injuste, marmonne-t-il avec une moue agacée alors qu'il s'installe à ma droite.
Je ne retiens pas mon rictus et retourne mon regard vers l'assemblée.
— Hm... Que veux-tu ? Ta sœur a toujours eu plus de chance que toi.
Je n'ai pas besoin de me tourner vers lui pour sentir son regard mauvais sur moi.

— Tu auras ta chance une autre fois.
— Tu y crois vraiment ? demande mon frère, une lueur d'espoir dans la voix.
Mon rictus s'élargit.
— Non.
Il est tellement naïf, parfois. Ça me rappelle que malgré son apparence presque adulte, il reste encore fort jeune. Dix-huit ans... C'est un bébé.

— Je te déteste.
Je ricane en l'entendant. Mon expression retrouve, toutefois, un air indifférent lorsque je m'aperçois que la jeune rouquine est en train de me fixer avec curiosité.
— Des problèmes sur le chemin ? interrogé-je mon frère plus sérieusement sans quitter la jeune femme des yeux.
Adoptant la même attitude qu'avec les autres de son espèce, je me décide à lui offrir un sourire séducteur. Elle ne me le rend pas et fronce aussitôt les sourcils. Etrange.
— Pas vraiment, mais elle pose beaucoup de questions, explique Winter pensivement.

Distraitement, je penche la tête sur le côté et continue de scruter l'humaine.
— Elle s'interrogeait sur le secret des portails, alors Lyra et moi avons dû improviser.
— Qu'avez-vous dit ?
— Suivant ton conseil, nous avons entremêlé vérités et mensonges. En résumé, nous lui avons confié que la Faerie était bien vivante, tout en discutant de son rôle consistant à entraver toute révélation sur la localisation des passages.
— Vous avez bien fait, le félicité-je en tournant ma tête vers lui.
Winter rayonne aussitôt de fierté. Ce gamin ne sait pas cacher ses émotions... Lui et sa sœur jumelle se ressemblent beaucoup pour ça, mais ils apprendront avec le temps.

Secouant la tête avec amusement, je redirige mon attention vers les deux trônes qui siègent au fond de la salle. Le roi et la reine sont arrivés.
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