Prix Renaudot 2014

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dadotiste

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Prix Renaudot 2014

Message par dadotiste »

Le prix Renaudot ...


Kesako ?
Le prix Théophraste Renaudot a été décerné pour la première en 1926.
Il est décerné chaque année au début du mois de novembre à un auteur s'exprimant en français. Tiens, ça rappelle un peu le prix Goncourt ça ?! Et pour cause ! Il est même décerné carrément à la même date et presque, au même endroit !

Contrairement au Prix Goncourt, le Prix Renaudot n'est pas décerné par des académiciens mais, par des journalistes.
A l'origine la petite équipe du Renaudot était en réalité les reporters attendant sagement à l'extérieur du restaurant Drouant, les résultats du Prix Goncourt. Pendant que les académiciens mangeaient en discutant, eux grelottaient dans le froid de novembre... C'est ainsi qu'un jour, ils poussèrent la porte du restaurant d'à côté et s'y attablèrent.
C'est donc à la Fontaine Gaillon que Gaston Picard proposa aux autres de décerner leur propre prix littéraire, un prix de journalistes (ces derniers n'étaient pas toujours en accord avec la décision des dix de chez Drouant).

Ils décidèrent donc de se calquer complètement sur le fonctionnement du prix Goncourt et élirent également un jury de dix membres de dix quotidiens différents :
Odette Pannetier (Candide), Georges Charensol (Nouvelles Littéraires), Pierre Demartres (Le Matin), Marcel Espiau (l'Eclair), Georges Le Fève (Le Journal), Georges Matin (Le Petit Journal), Raymond de Nys (L’intransigeant), Gaston Picard (Renaissance), Noël Sabord (Paris Midi) et Henri Guilac (Le Canard Enchaîné) qui fut rapidement remplacé par Marcel Sauvage (Matin).
Le prix Renaudot, en hommage au premier journaliste Théophraste Renaudot, était né !

Aujourd'hui, chez Drouant, il existe plusieurs salles ou chaque membre a ses couverts : le salon Goncourt et le salon Renaudot !

Cette année ?
Le prix Renaudot sera proclamé mercredi 5 novembre !
Une troisième sélection sera établie auparavant le 28 octobre.

En attendant, voici la liste de la seconde sélection du prix Renaudot de cette année :

Neuf romans
  • Kamel Daoud, Meursault, contre-enquête, Actes sud
    Cet homme qui soliloque dans un bar, nuit après nuit, c'est le frère de l'Arabe tué par un certain Meursault dans un célèbre roman du XXe siècle. Soixante-dix ans après les faits, rage et frustration inentamées, le vieillard rend un nom au mort et donne chair à cette figure niée de la littérature : l'Arabe. Un roman profond sur les héritages qui conditionnent le présent et sur le pouvoir exceptionnel de la littérature pour dire le réel.
  • Clara Dupont-Monod, Le roi disait que j’étais diable, Grasset
    Depuis le XIIe siècle, Aliénor d’Aquitaine a sa légende. On l’a décrite libre, sorcière, conquérante : « le roi disait que j’étais diable », selon la formule de l’évêque de Tournai…
    Clara Dupont-Monod reprend cette figure mythique et invente ses premières années comme reine de France, aux côtés de Louis VII.
    Leurs voix alternent pour dessiner le portrait poignant d’une Aliénor ambitieuse, fragile, et le roman d’un amour impossible.
    Des noces royales à la seconde croisade, du chant des troubadours au fracas des armes, émerge un Moyen Age lumineux, qui prépare sa mue.
  • David Foenkinos, Charlotte, Gallimard
    Ce roman retrace la vie de Charlotte Salomon, artiste peintre morte à vingt-six ans alors qu'elle était enceinte. Après une enfance à Berlin marquée par une tragédie familiale, Charlotte est exclue progressivement par les nazis de toutes les sphères de la société allemande. Elle vit une passion amoureuse fondatrice, avant de devoir tout quitter pour se réfugier en France. Exilée, elle entreprend la composition d'une œuvre picturale autobiographique d'une modernité fascinante. Se sachant en danger, elle confie ses dessins à son médecin en lui disant : «C'est toute ma vie.» Portrait saisissant d'une femme exceptionnelle, évocation d'un destin tragique, Charlotte est aussi le récit d'une quête. Celle d'un écrivain hanté par une artiste, et qui part à sa recherche.
  • Serge Joncour, L'écrivain national, Flammarion
    Le jour où il arrive en résidence d’écriture dans une petite ville du centre de la France, Serge découvre dans la gazette locale qu’un certain Commodore, vieux maraîcher à la retraite que tous disent richissime, a disparu sans laisser de traces. On soupçonne deux jeunes « néoruraux », Aurélik et Dora, de l’avoir tué. Mais dans ce fait divers, ce qui fascine le plus l’écrivain, c’est une photo : celle de Dora dans le journal. Dès lors, sous le regard de plus en plus suspicieux des habitants de la ville, cet « écrivain national », comme l’appelle malicieusement monsieur le Maire, va enquêter à sa manière, celle d’un auteur qui recueille les confidences et échafaude des romans, dans l’espoir de se rapprocher de la magnétique Dora.
  • Pierre-Yves Leprince, Les enquêtes de monsieur Proust, Gallimard, Blanche
    «C'est à la fin de 1906, à Versailles. Je suis minuscule (j'ai dix-sept ans mais l'air d'en avoir treize), je gagne ma vie comme coursier. Un jour, le portier d'une grand hôtel me demande de retrouver un cornet qu'un riche client a perdu. Je me dis qu'il doit s'agir d'un sourd, je monte à sa chambre et frappe avec force, on m'ouvre.
    J'attendais un vieillard, je vois un homme encore jeune, mal rasé, pâle et inquiet. Il se penche vers moi et me dit d'une voix plaintive : "Pourquoi frapper si fort, mon enfant?
    – Je ne suis plus un enfant, Monsieur, je frappe fort parce que vous avez perdu votre cornet.
    – Mon cornet? Quel cornet?
    – Votre cornet acoustique, Monsieur."
    Monsieur Proust, c'était lui, pousse un cri aigu, court se rouler sur un canapé couvert de papiers et de journaux. Il râle, gémit, va s'étouffer, j'ai peur. Non, il rit, je l'imite.
    Il est écrivain, il n'a pas quarante ans, je n'en ai pas vingt, ni lui, ni le gamin que je suis, ni personne ne peut imaginer le futur, pour le moment nous rions. Nous suffoquons ensemble, nous sommes heureux, le temps de ce qu'il appellera toujours "nos secrètes enquêtes" a commencé.»
  • Gilles Martin-Chauffier, La femme qui dit non, Grasset
    Une femme hors du commun - inspirée par la grand-mère de l’auteur - se remémore et nous raconte son incroyable existence.
    1938. Alors que le destin de l’Europe s’apprête à basculer à Munich, un voilier anglais accoste sur l’Ile-aux-Moines. A son bord, Charles Evans et sa fille Marge. La jeune fille anglaise rencontre là deux jeunes Bretons, Blaise de Méaban et son meilleur ami Mathias. Elle épouse Blaise et, se croyant enceinte, ne peut l’accompagner à Londres lorsqu’il s’embarque pour répondre à l’Appel du Général de Gaulle. Esseulée, elle fait alors de Mathias son amant - et le véritable père de son fils. Ce trop lourd secret de famille et les guerres feront le reste…
    De la débâcle 1940 à l’épuration en passant par la déportation, de la guerre d’Indochine aux Jeux olympiques de 1964 en passant par la guerre d’Algérie, ce trio amoureux traverse un quart de siècle où la petite histoire se mêle à la grande. On y lit la lâcheté et l’opportunisme des hommes, mais aussi leur grandeur. Marge, joueuse et intrépide, délurée, tolérante et libre, raconte leurs choix et leurs trahisons, leurs défaites et leurs victoires, leurs joies et leurs amertumes. Elle aura fait de sa vie une fête galante et incarné une certaine idée de la France. Marge, à la marge des conventions ; Marge, au centre de tous ces destins.
  • Jean-Marc Moura, La musique des illusions, Albin Michel
    Dans la forêt picarde, à l’aube du vingtième siècle, une jeune paysanne met au monde une petite fille. En grandissant, l’enfant développe un don inouï : capable d’imiter toutes les voix de la création, Franceska peut d’un cri strident tuer un être humain. Un don qui intéresse de très près le jeune scientifique suisse qui vient de mettre au point une machine capable d’enregistrer la voix…
    Au gramophone, qui concurrence le pouvoir de Dieu et de l’Église, Franceska oppose sa pureté et une conviction sincère. Il existe un cri que l’homme ne lance que deux fois dans sa vie et qui le résume tout entier : l’un à sa naissance, l’autre à sa mort. Sainte ou sorcière, Franceska va tenter d’en percer le mystère.
    Réflexion sur les rapports entre l’homme et nature, le roman de Jean-Marc Moura, l’auteur d’Une légende de Bangkok et Gandara, interroge les frontières du bien et du mal, la tension entre progrès et obscurantisme.
  • Amélie Nothomb, Pétronille, Albin Michel
    « Au premier regard je la trouvai si jeune que je la pris pour un garçon de quinze ans. »
  • Lydie Salvayre, Pas pleurer, Seuil
    Deux voix entrelacées.
    Celle, révoltée, de Bernanos, témoin direct de la guerre civile espagnole, qui dénonce la terreur exercée par les Nationaux avec la bénédiction de l’Église contre « les mauvais pauvres ».
    Celle, roborative, de Montse, mère de la narratrice et « mauvaise pauvre », qui a tout gommé de sa mémoire, hormis les jours enchantés de l’insurrection libertaire par laquelle s’ouvrit la guerre de 36 dans certaines régions d’Espagne, des jours qui comptèrent parmi les plus intenses de sa vie.
    Deux paroles, deux visions qui résonnent étrangement avec notre présent et qui font apparaître l’art romanesque de Lydie Salvayre dans toute sa force, entre violence et légèreté, entre brutalité et finesse, porté par une prose tantôt impeccable, tantôt joyeusement malmenée.
Quatre essais
  • Christian Authier, De chez nous, Stock
    « Les frontières de notre pays sont mouvantes. Elles viennent du passé et ne cessent de se renouveler en guettant l’horizon, elles n’épousent pas une identité nationale réduite à des papiers officiels, une feuille d’impôts ou une carte d’électeur. Pour les dessiner et peindre les visages qui en composent le coeur battant, nous aurons recours à l’Histoire, à la littérature, aux poètes, aux amis, aux vivants et aux morts, à des sentiments ordinaires et rares, à des souvenirs et à des espérances. Nous emprunterons des chemins buissonniers et d’autres plus balisés, des raccourcis et des digressions, des tangentes et des lignes droites.
    Bienvenue chez nous. »
  • Gilles Perrault, Dictionnaire amoureux de la Résistance, Plon
    Dans un texte très condensé, Gilles Perrault, avec l'honnêteté intellectuelle qui le caractérise, trace un portrait personnel et passionnant de la Résistance. Les résistants sont " ceux qui ont préféré les raisons de vivre à la vie ". Gilles Perrault nous raconte leur histoire, qu'il connaît bien, et nous explique comment ils ont contribué à la victoire par leurs actions de renseignement et de sabotage qui ont facilité le débarquement en Normandie et retardé l'arrivée des renforts allemands au moment crucial. Il nous montre le côté improvisé de ce mouvement à ses débuts, les premières actions menées malgré le peu de moyens et surtout le manque d'armes, l'absence de cloisonnement entre les réseaux, qui sera fatal à beaucoup. Il ne nous cache rien des conflits violents qui opposèrent souvent les résistants, de leur peur permanente d'être arrêtés, de parler sous la torture, voire même de devenir un traître. Il nous parle également de la haine des occupés pour l'ennemi, de l'enfant qu'il était à l'époque, redoutant sans cesse l'arrestation de ses parents qui travaillaient pour le SOE , de l'importance de la radio, du Général de Gaulle qui fut d'abord pour les Français une voix, de certaines manifestations pendant l'Occupation ou d'initiatives individuelles touchantes, comme la traversée de la Manche en canoë, de nuit, par cinq très jeunes garçons. Hormis les personnages incontournables (Jean Moulin, Lucie et Raymond Aubrac...), on rencontrera dans ce livre des personnes moins connues, notamment des femmes telles que Berty Albrecht, Simone Michel-Lévy, Véra Obolensky auxquelles l'auteur rend un bel hommage. Malgré la gravité du sujet, ce livre plein d'humanité n'est pas exempt d'humour.
  • Jean-Claude Perrier, Comme des barbares en Inde, Fayard
    Présentation de l'éditeur (Fayard) :

    En 1899, l’officier Julien Viaud, alias Pierre Loti, s’immergeait avec extase dans «l’Inde des palmes», rencontrant maharadjah, fakirs, fidèles sur le Gange… et rédigea l’un de ses chefs d’oeuvre L’Inde (sans les Anglais).
    Michaux, découvrant l’Inde en 1931 (il aurait pu y croiser Malraux cette même année), allait lui consacrer la moitié de son Barbare en Asie.
    Si Malraux, qui séjourna en Inde plusieurs fois, dont en 1974 –comme un pèlerinage avant de mourir–, n’écrivit jamais de grand livre sur l’Inde, il lut notamment Tagore et les grands textes sacrés et noua une relation privilégiée avec Nehru et Indira Gandhi.
    Quant à Gide, traducteur de Tagore et de Kabîr, sous l’invocation duquel Michaux plaça son Barbare, il connut aussi Nehru et soutint avec ferveur les oeuvres de Malraux et de Michaux. Dans cet essai littéraire, hymne à l’Inde et à ces quatre écrivains si différents qui éprouvèrent une attirance commune pour ce pays «d’antique civilisation», apparaissent aussi beaucoup de belles figures de passeurs, tels Ravi Shankar et George Harrison.
    Il y a trente-cinq ans, Jean-Claude Perrier, journaliste et écrivain, posait le pied pour la première fois en Inde, qui deviendra un peu sa deuxième patrie. Il est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages dont André Malraux et la tentation de l’Inde (Gallimard, 2004), Les mystères de Saint-Exupéry (Stock, 2009), prix Louis-Barthou de l’Académie française 2010, et André Gide ou la tentation nomade (Flammarion, 2011).
  • Paul Veyne, Et dans l’éternité je ne m'ennuierai pas, Albin Michel
    « Né en 1930 dans le Midi de la France, dans un milieu presque populaire, je suis professeur honoraire d’histoire romaine au Collège de France. Je me suis marié trois fois, comme Cicéron, César et Ovide. J’ai été membre du Parti communiste dans ma jeunesse et j’ai écrit des livres sur des sujets divers. Je vis depuis longtemps dans un village de Provence, au pied du mont Ventoux. »
    Souvenirs d’une traversée du siècle, promenade dans l’Antiquité, réflexions profondes et anecdotes savoureuses, souvent émouvantes, récits d’expériences personnelles parfois douloureuses émaillent ce beau livre qui est comme l’aboutissement d’une vie hors norme. Paul Veyne, le grand historien de Rome qui a bousculé tant d’idées reçues, s’y montre tour à tour facétieux, grave, indifférent à l’opinion d’autrui. Avide de culture et de poésie, détaché du monde académique, il préfère à la société des hommes la contemplation des nuages.

Sujets associés : Prix Goncourt 2014, Prix Goncourt des lycéens 2014
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Re: Prix Renaudot 2014

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La dernière sélection

Cinq romans
  • David Foenkinos, Charlotte, Gallimard
  • Serge Joncour, L'écrivain national, Flammarion
  • Pierre-Yves Leprince, Les enquêtes de monsieur Proust, Gallimard
  • Jean-Marc Moura, La musique des illusions, Albin Michel
  • Amélie Nothomb, Pétronille, Albin Michel
Trois essais
  • Christian Authier, De chez nous, Stock
  • Gilles Perrault, Dictionnaire amoureux de la Résistance, Plon
  • Jean-Claude Perrier, Comme des barbares en Inde, Fayard
Rendez-vous le 5 novembre pour le lauréat ;)

Seul le roman de Foenkinos reste commun au Renaudot et au Goncourt !
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Re: Prix Renaudot 2014

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Rencontre avec Louis Gardel, juré du prix Renaudot
Romancier, prix de l'Académie française avec Fort-Saganne en 1980, scénariste auquel on doit "Indochine" de Régis Wargnier, "Nocturne indien" d'Alain Corneau ou "La marche de Radetzky", Louis Gardel est membre du jury du Renaudot. Il évoque les coulisses de ce prix qui sera proclamé mercredi après le Goncourt.
La rencontre, c'est ici
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Re: Prix Renaudot 2014

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Le Prix Renaudot vient d'être attribué à David Foenkinos pour son roman Charlotte aux éditions Gallimard !
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Re: Prix Renaudot 2014

Message par dadotiste »

David Foenkinos est l'invité de l'émission "C à vous" sur France 5 entre 19h00 et 20H00 (maintenant).
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